Le petit colibri de la légende Amérindienne

Témoignage de Marie-Agnès Reynaud : « Je me suis toujours sentie heureuse aux Maristes. Je me demande parfois ce que je serais aujourd’hui si je n’avais pas travaillé dans un établissement mariste. » (« Présence Mariste » n°275, avril 2013)

Une histoire commune

Ma vie professionnelle s’est déroulée presque entièrement dans le collège des Maristes de Bourg-de-Péage où je suis arrivée en 1979. Cette longue partie de ma vie se terminera dans quatre ans mais je ne quitterai probablement pas définitivement les Maristes.

Marie-Agnès dans l’une de ses classes pour l’atelier artistique …
Photo : Les Maristes (Bourg-de-Péage)

Ce n’est qu’en 2001, lorsqu’à mon tour j’ai pu bénéficier de la formation mariste, que j’ai découvert « l’humilité ambitieuse » de notre fondateur. Ensuite, j’ai été appelée pour assurer la mission d’animatrice en pastorale pendant deux ans. En 2007, Frère Michel Morel m’a demandé de rejoindre le groupe de réflexion et d’animation de la formation mariste. Je participe à l’Équipe Mariste Locale.

En esprit de communion

Enseigner dans un établissement mariste a très certainement correspondu à des convictions bien ancrées en moi : la certitude de l’amour infini de Dieu pour chacun de nous, la nécessité d’être un artisan de paix, la joie de la fraternité. Est-ce pour cela que je ne me suis jamais vraiment demandé quelle était, dans le cadre de mon investissement en tant qu’enseignante ou dans mes autres activités, ma position par rapport aux Frères ? Suis-je une collaboratrice ? Oui, lorsque je travaille avec eux puisque étymologiquement collaborer « signifie travailler avec ». Peut-on parler de partenariat ? Sûrement aussi puisque nous travaillons tous dans le même but, l’éducation des jeunes.

Mais aucun de ces mots ne correspond vraiment à ce que je suis. Je préfère parler d’une marche ensemble, d’un cheminement avec les Frères au nom du même Père. C’est pour cela que le terme de « Communion Frères-Laïcs » me paraît bien convenir : nous avons le même objectif, la même mission ; nous sommes les pieds de Dieu pour aller vers les jeunes, nous sommes les mains de Dieu pour leur bâtir un monde où ils pourront à leur tour bâtir.

Puiser à la même source

La spiritualité mariste et le charisme de Marcellin Champagnat sont pour moi la seule norme ISO de référence. Ils constituent des repères qui me permettent d’évaluer mon travail d’éducateur et d’enseignante. Les Frères doivent en être les garants.

L’homme du XXIè siècle doit envisager pour la première fois dans son histoire de vivre plusieurs révolutions technologiques dans sa vie : laïcs et Frères maristes nous devons, me semble-t-il, œuvrer afin que la simplicité et l’humilité, vertus maristes, soient au cœur de nos choix parce qu’elles sont les garantes d’une éducation humanisante.

« Tu seras Champagnat aujourd’hui »
Photo : Les Maristes (Bourg-de-Péage)

Sur les traces de Marcellin Champagnat, je suis le petit colibri de la légende amérindienne, celui qui avec les quelques gouttes d’eau qu’il peut transporter dans son bec va éteindre le feu qui dévaste la forêt.

Le fil rouge d’une vie

Je me suis toujours sentie heureuse aux Maristes. Je me demande parfois ce que je serais aujourd’hui si je n’avais pas travaillé dans un établissement mariste. Aurais-je gardé cette ambition, cette passion d’éduquer, de transmettre, cette grande joie de participer, même de façon infinitésimale, à la construction d’un être humain ? L’important, c’est qu’il en est ainsi et que cela me fait vivre.

Marie-Agnès REYNAUD
(Publié dans « Présence Mariste » n°275, avril 2013)

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