Mon parcours mariste

Un frère malgache détaille les étapes de sa vie de frère mariste

VOCATION

Je dois ma vocation mariste à un prêtre missionnaire de la Salette, curé de notre district. Aucune connaissance de Frère Mariste, mais simplement une idée de me faire religieux. En tant qu’ancien élève mariste, le prêtre m’a dit : « Je vais t’amener chez les Frères » et puis il m’a conduit au collège Saint Joseph d’Antsirabe.

Frère Norbert

Un Frère malgache et un Frère Vazaha [1], tous deux d’un certain âge, m’ont accueilli. J’ai suivi toute les étapes de Formation dans ce collège dit : « Collège européen » même si quelques Malagasy y avaient accès. Après avoir obtenu le 1er diplôme d’enseignement, me voilà exilé à Diégo-Suarez pour tenir une classe de Cours Élémentaire. Après une année d’expérience, j’ai demandé à étudier avec un groupe de Frères dont quelques-uns de ma promotion.

Ma demande a été rejetée, je ne sais pas pourquoi. Et je constate que la plupart de ceux à qui on avait accordé la faveur de continuer leurs études sont partis.

Le Frère Louis Martin, Assistant Général, en visite à Diégo à ce moment-là et mis au courant de la situation, m’a encouragé à étudier toujours. Dès ce moment, j’ai commencé à amasser des documents, à consulter des programmes et à me mettre au boulot. C’est ainsi que j’ai obtenu tous mes diplômes académiques : « B.E.P.C., C.A.E., C.A.P / E.P, C.F.G.P.S.I ». Les week-ends étaient « money » pour moi jusqu’à présent. Ce n’était pas facile, car j’ai dû mener de front responsabilités et études ; comme le dit un dicton malagasy : « Porter deux cruches sur la tête ». Le fait d’agir ainsi m’a affermi dans ma vocation mariste, car le prêtre qui était mon recruteur m’a suggéré de me faire prêtre 27 ans après. Je lui ai répondu gentiment que mon choix était déjà déterminé.

De la même façon, les grands séminaristes qui étudiaient avec moi à l’Institut Supérieur de Théologie à Ambatoroka, étaient convaincus que je me ferai prêtre. Je leur ai dit : que la prêtrise n’était pas une échappatoire pour moi. La vocation est un don de Dieu, mais c’est mystère. On doit la vivre et la cultiver sans cesse.

FORMATION

Une vie religieuse ne s’approfondit et ne se nourrit que par l’étude sérieuse de la doctrine de l’Église et de la théologie de la vie religieuse, enracinées dans l’Écriture Sainte. En plus des diverses sessions suivies à Madagascar, j’ai pu participer à des formations de formateurs (Centre Champagnat en 1970, à Rome) ; formation spirituelle mariste en 1987 en Italie, formation générale de pédagogie spirituelle ignacienne au Canada en 2004.

Vivre la communauté fraternelle au sein d’une communauté de frères

C’est à cause de ces formations que je peux appeler : « formations ouvertes » qu’on m’a taxé d’avoir une mentalité Vazaha dans les maisons de formation. J’ai passé, en effet, la plupart de mes années dans ces maisons de formation comme directeur du juvénat, maître des novices, supérieur de communauté.

Actuellement, à 77 ans, j’assure encore la responsabilité de supérieur d’une communauté et de préfet d’une section de primaire avec 1 150 élèves et 24 enseignants(es).

Que faut-il conclure de tout ce parcours ?

La vie ne va pas de soi, à travers ces 77 ans d’existence, j’ai dû affronter pas mal de problèmes mais avec le Seigneur comme support, la Vierge comme guide, Champagnat comme compagnon, j’ai pu tenir le gouvernail de ma vie jusqu’à présent.

Frère RAZAFIDRALAMBO Norbert Alexis (FMS)
Paru dans Présence Mariste N° 268, juillet 2011

[1Terme malgache désignant un étranger

Vos réactions

  • MURAT 14 janvier 2013 08:37

    Bonjour, Un ami professeur en France va prendre sa retraite ; il devait écrire à l’école Diego-Suarez pour demander de venir donner des cours. cependant, il a perdu l’adresse de cette école Mariste ; pourriez-vous me l’envoyer ? Merci Marc Murat

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