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Une immigration réussie !

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On peut dire que voilà une immigration pleinement réussie, avec l’aide des Frères et d’amis de la famille mais aussi et surtout grâce à la participation active de Mirsada en particulier et de toute sa famille. (Présence Mariste n°296, juillet 2018)

En prolongement du dossier de 12 pages sur le thème de l’immigration, voici un témoignage concret, proposé par F. Michel Fatisson, sur une famille accueillie à la suite des conflits qui ont éclaté dans l’ex-Yougoslavie.
F. Michel FATISSON

En novembre 1992, Mirsada KADIC arrive à Saint-Étienne comme réfugiée politique avec ses deux enfants Asmir, 3 ans, et Zana, 8 mois. C’est la guerre en Bosnie et son mari a été tué sous ses yeux. Ils sont hébergés avec 70 autres Bosniaques dans un foyer SONACOTRA. Après 6 mois dans ce foyer où la vie commune est insupportable, la municipalité de Saint Étienne les avertit qu’il leur faut trouver impérativement un autre logement.

F. Marcel Soutrenon qui se rend régulièrement dans ce foyer pour des cours d’alphabétisation, propose à la famille KADIC un accueil dans un appartement que possèdent les Frères tout près de l’école N.D. de Valbenoîte. Toute la famille KADIC s’y installe avec soulagement le 24 juillet 1993.

Asmir, sa compagne Aldina et leur fils Elmin
Photo Michel Fatisson

Je suis à cette époque, responsable du SCO (Service Complémentaire d’Orientation) et mon bureau se trouve sur le même pallier que la famille KADIC. J’assure naturellement le suivi de cet accompagnement : recherche d’une école maternelle pour Asmir – aide à l’ameublement de leur habitation, apprentissage de la langue française.

Les années se suivent. Les enfants sont scolarisés à l’école N.D. de Valbenoîte et Mirsada trouve un emploi dans l’école. Personnellement, je les aide à renouer des liens avec leur famille dispersée en Europe : voyage en Suède où habitent les parents et deux sœurs de Mirsada, retour en Bosnie pour rendre visite à ceux de la famille qui y sont restés, un frère et une sœur, pour voir aussi si une réinstallation est possible en Bosnie, mais le manque d’emploi dans le pays n’encourage guère ce retour.

En 2003, toute la famille obtient la nationalité française. En 2000, Mirsada se met en ménage avec Dinko Jacanjac. De cette union naît Ervin en 2001. Aujourd’hui, la famille est parfaitement intégrée à la vie française.

Asmir, après des études à l’IEP (sciences politiques) de Grenoble, a réussi le concours d’Inspecteur des Douanes et travaille à Paris. Il est en couple avec Aldina et leur enfant Elmin a déjà un an. Zana a réussi l’examen d’Aide Médico Psychologique et est employée en CDI dans un EHPAD à la Talaudière. Ervin est en classe de 1re STI au lycée Lassalle à Saint-Étienne. Mirsada est responsable de la cantine de l’école Champagnat et Dinko travaille à Lyon comme Technicien de bureau d’étude pour le Bâtiment et le Génie Civile.

Mirsada avec Zana et Ervin en vacances en Croatie dans les jardins de Plitvice
Photo Michel Fatisson

On peut dire que voilà une immigration pleinement réussie, avec l’aide des Frères et d’amis de la famille mais aussi et surtout grâce à la participation active de Mirsada en particulier et de toute sa famille.

Ils restent très attachés à la Bosnie, où ils se rendent chaque année en vacances.

F. Michel FATISSON
(Publié dans « Présence Mariste » n°296, juillet 2018)

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