La bienveillance dans notre société

Rencontre avec Jean Noël BALLY médecin généraliste, enseignant universitaire comme maître de conférences associé en médecine générale

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« La bienveillance est au cœur de mon métier de médecin et d’enseignant de la faculté de médecine » - « Parfois je ne peux pas suivre mon patient sur n’importe quel chemin, et la bienveillance n’empêche pas le conflit » (Présence Mariste n°282, janvier 2015)

Odile PALLANDRE : Lorsque j’ai pris contact avec vous pour cette rencontre, vous m’avez dit que la bienveillance, vous y pensiez tous les jours !

Jean Noël BALLY :
La bienveillance est au cœur de mon métier de médecin et d’enseignant de la faculté de médecine, c’est un « travail intérieur » ; il évite le jugement.
Dans un monde méfiant, anxiogène, etc., la bienveillance est une condition nécessaire pour commencer une bonne entrevue. La bienveillance, c’est accueillir le patient sans préjugés, prêt à tout écouter. C’est être tout à lui, yeux dans les yeux.

La bienveillance pose les bases d’une bonne relation dans l’authenticité et la vérité. Mais elle n’empêche pas la rigueur, le respect de la loi, la non complaisance. Parfois je ne peux pas suivre mon patient sur n’importe quel chemin, et la bienveillance n’empêche pas le conflit. L’enjeu, c’est alors de refuser sans rejeter.

Medecin bienveillant

D’où l’importance pour moi du rôle d’enseignant auprès des futurs médecins. Une formation à la relation est donnée aux externes et aux internes de médecine générale en 6e année. Dans le cursus universitaire, nous leur enseignons que la médecine générale est une discipline centrée avant tout sur la personne, qu’une de leurs principales compétences doit être la relation et la communication avec le patient.

Pour permettre à ces jeunes futurs médecins de vivre cette expérience, ils me remplacent au cabinet médical une fois par semaine. Ce sont des internes étudiants en 9e année. Ils ne connaissent pas les patients qu’ils vont rencontrer et je ne leur donne pas d’informations susceptibles d’influencer un jugement.
Après la consultation nous en faisons une relecture.

Lorsque l’on est fatigué, il n’est pas toujours évident d’être bienveillant, d’où la nécessité d’être humble et vigilant.

Propos recueillis par Odile Pallandre
(Publié dans « Présence Mariste » n°282, janvier 2015)

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