Expérience de solidarité à Madagascar

Une expérience de vie commune dans un pays étranger

[bleu] [rouge]Chantier de volontaires avec la SED[/rouge]

Ces deux derniers étés, j’ai eu la chance de participer à un camp de volontaires à Madagascar avec des bénévoles de l’ONG SED (Solidarité, Éducation, Développement). Les deux expériences ont été différentes du fait de mes collègues de voyage et des personnes rencontrées à Madagascar. J’ai constaté qu’avec de bonnes intentions, il est facile de vivre ensemble pendant un mois. J’ai beaucoup appris durant ce court laps de temps : les besoins des collègues, les détails petits ou grands qui font que la coexistence est plus intense, et le fait que j’ai besoin des autres pour grandir. Certaines choses ne se voient pas au premier coup d’œil, les sacrifices consentis par un bénévole pour réaliser un tel voyage sont importants. Certains moments très intenses et de nouvelles amitiés m’ont marqué et restent vivants longtemps à l’intérieur de soi.

[rouge]Une même humanité[/rouge]

À Madagascar, j’ai trouvé que malgré la différence culturelle qui les sépare, les gens sont pareils à ceux qu’on trouve chez soi : chacun possède sa propre identité, ses idées, ses aspirations, son envie d’améliorer l’avenir proche ou lointain. Les gens, là-bas, sont immergés dans des situations différentes qui les empêchent d’avoir les mêmes chances que nous. Ces différences économiques plutôt que culturelles les empêchent d’atteindre le bien-être auquel nous sommes habitués.

Le groupe avec les stagiaires au restaurant de l’école ESSVA à Antsirabé

Il est très facile pour nous d’ouvrir le robinet et de s’amuser sous une douche d’eau chaude ! C’est très facile de mettre un plat précuit au four à micro-ondes et de le goûter cinq minutes après ! Nous ne pouvons pas imaginer la vie autrement. Ces commodités sont inaccessibles pour la plupart des gens dans ce pays. Seul nous sépare le développement différent que nous avons obtenu en abusant des ressources des pays que nous appelons « sous développés ».

Par contre, les gens rencontrés sont plus généreux que nous, leur accueil de l’étranger est simple et aimable. Ils offrent de leur nécessaire, de la nourriture, même s’ils n’ont encore rien mangé ce jour-là et leur amitié parce qu’ils veulent être amis. Ils donnent l’hospitalité parce qu’ils sont hospitaliers.

[rouge]Que devrait-on faire ? Que peut-on faire concrètement ?[/rouge]

En tant que membre d’une société développée, je me rends compte des différences énormes entre les pays. Je ne peux m’attribuer aucun mérite d’être né dans un pays « développé ». Je profite du bien-être refusé à d’autres. Il m’arrive de donner une contribution économique pour me donner bonne conscience. En tant que chrétien pratiquant, je comprends que Jésus a consacré sa vie à enseigner les pauvres et à s’occuper d’eux. Le travail qu’accomplissent les ONG au niveau mondial est-il suffisant ou mon implication doit-elle être plus active ? Je contribue à « l’éducation pour tous et de qualité » afin d’améliorer les soins de santé, éliminer de nombreuses morts inutiles, éradiquer la pauvreté et atteindre les autres « objectifs du millénaire ».

Réfection de la salle à manger de la maison provinciale à Antsirabé


Malgré tout, j’ai l’impression que nous ne faisons pas assez et que les progrès sont minimes. Comme dans les siècles précédents, les pays développés continuent à saigner les plus nécessiteux. J’espère qu’un jour cette préoccupation nous mènera à des actions plus concrètes pour nos semblables.

Fr Manuel MENDOZA
De la communauté mariste de Meyrin (Suisse)
(Paru dans Présence Mariste N° 266, janvier 2011) [/bleu]

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