PM 295

C’est Dieu qui frappe à notre porte !

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Combien de “flashes” pourrions-nous vous raconter ! Dans tout cela, cependant, nous ne nous sentons pas comme des héros mais simplement comme des personnes qui croient que Jésus frappe encore aujourd’hui à notre porte. (Présence Mariste n°295, avril 2018)

Communauté de Syracuse composée de 2 frères et de 2 laïcs
Phto FMS

Quatre maristes, deux frères et deux laïcs, venant d’Australie (remplacé peu après par quelqu’un du Venezuela), du Brésil, du Chili et de l’Italie arrivent l’un après l’autre à Syracuse en octobre 2016. Aucun ne parle sicilien ; un parle italien et les trois autres savent dire, avec un beau sourire, “Buon giorno et ciao”. Où logeront-ils ? Le premier à arriver ne le sait pas, mais finit par trouver un petit coin offert par le diocèse. C’est mieux que la grotte de Bethléem mais sans chauffage comme dans la grotte de Bethléem. Les quatre s’installent, se regardent en face et se retroussent les manches.

Pour apprendre l’italien, il y a l’université : trois heures par jour. Pour la cuisine, celui qui ne participe pas aux cours d’italien se doit de la faire. Pour la mission à développer, il faut engager des contacts et surtout faire marcher l’imagination. Et quelle imagination ! Avant la fin octobre, les quatre se rendent dans un Centre de premier accueil (garçons à peine débarqués en Italie, de moins de 18 ans et seuls) pour enseigner l’italien. Le petit groupe d’élèves augmente chaque jour et, chose incroyable, les garçons apprennent au même rythme que leurs “professeurs”. Un rapport d’amitié s’établit… parce que pour éduquer un enfant, il faut l’aimer.

Une rencontre providentielle nous ouvre la possibilité de nous insérer dans une paroisse sensibilisée au problème des migrants, pour animer des rencontres de catéchèse du groupe jeunes, pour accompagner la retraite préparatoire à Pâques, pour participer à leur camp d’été… Il n’est pas facile de combiner la spontanéité sicilienne avec la tradition mariste qui veut que tout soit programmé mais, finalement, les deux façons de faire se complètent : les jeunes apprécient notre présence et les éducateurs apprennent sur le tas les éléments de notre pédagogie.

Arrivée d’un bateau chargé de migrants dans le port d’Augusta en Sicile
Phto FMS

Du 1er janvier au 24 novembre 2017, le Ministère de l’Intérieur nous rappelle qu’ont débarqué, au port d’Augusta, 15 200 réfugiés vivants. La très grande majorité sont de sexe masculin, mineurs et non accompagnés. Comment nous rendre présents à un moment aussi délicat ? Un cours de 15 jours à Catane, un apprentissage et la préparation est faite. Le 4 août, le premier mariste est au port. “Après tant de tortures et de violence durant cinq mois, avouera un jeune, j’ai pu voir un visage souriant qui m’accueillait et ne me frappait pas”. Comment ne pas penser au premier jour d’école de Marcellin ?

Dans un pays où il est difficile de trouver du travail (non seulement pour les migrants), le vol, le trafic, la prostitution… deviennent des techniques de survie et la prison est le lieu où beaucoup aboutissent avec une extrême facilité ! La connaissance des langues nous a poussés à entrer dans ce lieu où l’éloignement de la famille, des enfants, du pays… rend la vie presque insupportable. La charité appelle ce projet : un souffle de liberté, mais comme il est difficile de faire entrevoir à ces jeunes la possibilité d’un futur meilleur, de faire comprendre que, malgré tout, Dieu l’aime. Difficile, mais pas impossible.

Combien de “flashes” pourrions-nous encore vous raconter ! Dans tout cela, cependant, nous ne nous sentons pas comme des héros mais simplement comme des personnes qui croient que Jésus frappe encore aujourd’hui à notre porte et nous rappelle que tout ce que nous faisons au plus petit de nos frères, c’est à Lui que nous le faisons. En même temps, nous remercions le Seigneur et la Bonne Mère parce que nous nous sentons privilégiés de pouvoir développer cette mission, de la vivre communautairement, en expérimentant chaque jour que c’est un beau chemin à faire ensemble.

Ono, Ricky, Mario et Gabriel - F Maristi di Siracusa
(Traduit de l’italien par F. Michel Morel)
(Publié dans « Présence Mariste » n°295, avril 2018)

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