Collaboration « B.I.S. » et « Franciscan International »

Frère César HENRIQUEZ est le premier Frère Mariste appelé à diriger l’antenne du BIS à Genève pour défendre les Droits des Enfants. Il répond aux questions de Présence Mariste.

Le N° 247 de Présence Mariste a présenté le projet de collaboration entre le BIS et FRANCISCAN INTERNATIONAL, ONG au service des Droits de l’Homme, ayant un statut consultatif auprès des Nations Unies à Genève. Frère César HENRIQUEZ est le premier Frère Mariste appelé à diriger cette antenne du BIS à Genève pour défendre les Droits des Enfants.

Frère César, d’où viens-tu ? Que faisais-tu avant de venir à Rome ?

Je suis originaire du Salvador. J’appartiens à la Province d’Amérique Centrale. Auparavant, j’étais au Guatemala où je travaillais pour une organisation, auprès d’enfants et d’adolescents, garçons et filles, vivant dans la rue ou qui ont été maltraités, exploités.

Comment as-tu reçu cet appel à t’intégrer dans l’équipe du BIS ? Quels ont été tes sentiments ?

L’an dernier, deux Frères du Conseil général ont visité notre Province. Quand nous avons partagé notre expérience de vie et notre mission dans la Maison Alianza, ils ont été très intéressés par le travail que l’organisation a réalisé pour la promotion et la défense des Droits des enfants et par nos activités du Programme de Soutien Légal.

C’est alors que j’ai appris l’accord qui allait être signé avec l’Association Internationale Franciscaine. Deux mois plus tard, je recevais une lettre du Conseil général m’annonçant ma nomination pour cette nouvelle tâche. Dés le départ, j’ai pensé que c’était un énorme défi car il s’agit d’ouvrir des chemins. Je suis très serein parce que j’ai tout remis dans les mains de Dieu et je sais que je puis compter sur les Frères.

Connaissais-tu déjà ces domaines de la solidarité, du soutien, des actions humanitaires ? As-tu bénéficié d’une préparation spécifique ?

J’ai vécu une grande partie de ma vie de Frère dans des communautés insérées en milieux populaires. J’ai participé à de nombreux projets consacrés aux jeunes et aux enfants : jeunes de bidonvilles ; garçons et filles issus de familles réfugiées ou victimes des catastrophes naturelles, etc. au Salvador et au Guatemala. Ma formation s’est faite par l’expérience. Depuis mes premières années comme Frère, l’appel évangélique à la solidarité auquel nous avons souvent réfléchi dans l’Institut m’a beaucoup motivé ainsi que la vie du Père Champagnat et l’exemple de chrétiens comme Mgr Romero. […]

Cette année, au cours des premiers mois, je participerai à des formations spécifiques concernant la mission que l’on m’a confiée. Ensuite, je suivrai un plan d’études plus large et plus systématique sur la question.

Parle-nous de tes premiers pas à Rome, de la rencontre avec le personnel du BIS, de ton intégration dans le Bureau, de tes premières découvertes…

Je suis arrivé à la Maison générale, le 29 octobre dernier. Le lendemain, je partais en Espagne pour participer à la première rencontre européenne des Maristes engagés dans les œuvres sociales. Ensuite, Frère Dominick, directeur du BIS, m’a mis au courant de tout ce qui concerne le BIS : le plan stratégique des prochaines années, l’accord signé avec Franciscan International.

Qu’en est-il de tes premiers contacts avec l’Association l’Internationale Franciscaine ? Qu’est-ce qui t’a le plus marqué du fait à travers ces contacts ?

Avec Frère Dominick, nous sommes allés à Genève en décembre pour rencontrer le personnel de Franciscan International. L’impression que j’ai eue de cette visite, c’est le climat de grande ouverture et l’ardent désir de collaborer. Il y a une conviction générale sur la nécessité d’unir nos voix pour dénoncer la situation des personnes qui ne peuvent venir à Genève faire valoir leurs droits.

Où réalises-tu ton travail, ta mission ? Peux-tu nous parler un peu des lieux, du contexte où tu vis à Genève ?

Je serai à Genève dans l’équipe de l’Internationale Franciscaine. Là, se trouvent les organismes de l’ONU qui s’occupent des Droits de l’Homme. Il y a les différents bureaux d’ONG qui collaborent étroitement avec les Nations Unies pour veiller aux suites à donner aux résolutions que les Comités adressent aux gouvernements afin que les Droits de l’Homme soient partout respectés.

Mon travail à Genève consistera à présenter des rapports sur la situation des Droits de l’Enfant dans les pays où les Maristes (Frères et laïcs hommes et femmes) sont présents. Je participerai également à des groupes de travail sur divers thèmes (droit à l’éducation, par exemple) et je collaborerai à l’organisation d’activités de promotion des Droits de l’Enfant.

En ce qui concerne l’Institut, nous organiserons avec le BIS, la collaboration avec les Provinces, les communautés et les œuvres éducatives pour la promotion des Droits, des actions de solidarité et de l’éducation aux valeurs. Il y a aussi, et c’est important, la possibilité de présenter devant le Comité des Droits de l’Enfant à Genève, les situations particulières des pays, conformément à ce que nous disent les communautés ; et de faciliter le processus de communication des Provinces.

Frère César au travail

Considérant que le cœur de la mission porte sur la défense des Droits des Enfants, pourrais-tu nous partager les convictions profondes qui te poussent à assumer cette tâche ? Qu’est-ce qui te soutient ?

Ma première et ma plus profonde conviction, c’est que Dieu est Défenseur de la vie. C’est un des thèmes centraux de la prédication de Jésus.
« Je suis venu pour qu’ils aient la vie. » (Jean 10,10)
Ma deuxième conviction aussi profonde que la première, nous renvoie aux origines de notre Institut. Il y a encore aujourd’hui des jeunes « Montagne » qui vivent dans la pauvreté, marginalisés, qui ne croient pas en la vie parce que, depuis leur plus jeune âge ils ont connu la « non vie », parce qu’ils attendent des gestes concrets de proximité, d’amour inconditionnel. La meilleure façon de leur dire que Dieu les aime, c’est de leur rendre la dignité, de leur rendre la parole et de partager l’expérience de Vie que nous connaissons en Christ.

Peux-tu nous donner 2 ou 3 exemples de lieux ou de situations où il faut s’engager à lutter en faveur des Droits de l’Enfant ?

C’est d’abord la situation des garçons et des filles sans éducation. La violence contre les enfants est un autre aspect car c’est la négation de leur dignité de personnes. Enfin, la santé est une autre réalité préoccupante : des milliers de garçons et de filles souffrent de malnutrition et de maladies que l’on pourrait facilement éviter.

As-tu déjà ébauché quelques idées pour aider l’Institut, les communautés éducatives et les laïcs maristes à s’ouvrir à ces réalités de justice et de solidarité ?

Nous sommes en train de définir les stratégies du travail en lien avec les Provinces et les communautés éducatives. Beaucoup de travail se fait déjà en faveur des Droits de l’Enfant mais a réalité mondiale nous appelle à être attentifs à ce nouveau langage et à partager notre charisme et notre mission avec d’autres personnes en faveur du bien - être des enfants.

Frère César HENRIQUEZ
Traduction Frère Aimé MAILLET

(Publié dans « Présence Mariste » n°249, octobre 2006)

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