Des chrétiens au pays de Jésus

Comment se vivent les fêtes pascales en Terre Sainte

Les pèlerins qui vont en Terre Sainte découvrent parfois que la messe se dit aussi en arabe. Ils seraient peut-être plus déconcertés encore en entendant la messe en hébreu.
Il y a en effet au pays de Jésus des communautés chrétiennes qui parlent hébreu, célèbrent en hébreu, lisent la Bible comme Jésus la lisait, en hébreu. Ces Chrétiens sont d’origines diverses, pour certains Juifs convertis au catholicisme. Tous ont en commun de parler la langue du pays, l’hébreu. Ce qui caractérise particulièrement ces communautés, outre qu’elles parlent hébreu, c’est leur profond attachement aux racines juives de leur foi. À part cela, ce sont des communautés chrétiennes, catholiques, tout à fait identiques à celles que nous connaissons. Mais du fait de leur particularité, elles sont un lieu privilégié, un carrefour, entre l’Église catholique et le peuple juif.
J’ai cette chance de fréquenter ces communautés et d’avoir quelquefois vécu la semaine sainte et célébré la fête de Pâque avec elles. Ce fut le cas encore en avril 2009. Je me suis alors retrouvé avec cette communauté, tellement accueillante et sympathique, de Haïfa.
Je veux tout simplement évoquer ici trois moments forts vécus avec elle.

La célébration du Seder le mercredi de la semaine pascale

La table du « seder » de Pessah dans le local de la communauté

En l’année 2009, en effet, la Pâque des Juifs, Pessah, coïncidait, à quelques jours près, avec la Pâque chrétienne. Les chrétiens de langue hébraïque prennent ensemble un repas, comme Jésus et ses disciples l’ont fait pour célébrer la Pâque, en se remémorant la sortie d’Égypte. Au cours de ce repas festif on lit, comme le font les Juifs, la haggadah de Pâque, c’est à dire le récit de la sortie d’Égypte. C’est une manière pour ces chrétiens de faire concrètement le lien entre la foi de Jésus et la foi en Jésus, si je puis dire.

L’autel dressé pour la célébration pascale dans une salle de la communauté

La veillée du Jeudi saint

Après la célébration eucharistique, mon ami Wallid, un Arabe israélien chrétien, m’emmène visiter les églises de la ville. C’est une coutume, à Haïfa, pour les chrétiens, de se rendre visite mutuellement, après leurs célébrations respectives. Nous sommes donc allés prier avec les Chrétiens arabes, les Grecs orthodoxes, les Grecs catholiques, les Protestants, les Maronites, dans chacune de leurs églises. Et alors qu’il est dans nos habitudes de consacrer, dans cette veillée du Jeudi saint, quelques moments de méditation et de prière silencieuse, on voit dans les rues de Haïfa des familles entières, ou des groupes, processionner en chantant des cantiques. Cette expression de foi chrétienne et d’œcuménisme est impressionnante.

Le dimanche de Pâques

J’ai participé au rassemblement annuel des quatre petites communautés de Chrétiens de langue hébraïque. Elles sont dans les grandes villes d’Israël, à Jérusalem, Tel-Aviv, Haïfa et Beershéva. Cette année, le rassemblement avait lieu dans les environs de Jérusalem, à Qiryat Yéarim, près d’Abu Gosh.
Ce fut encore une journée très conviviale avec célébration eucharistique, pique-nique tiré du sac, échanges par petits groupes, saynètes jouées par les enfants…
Comme on le voit, le Christianisme, en Israël, se présente sous de multiples facettes.

Bernard FAURIE
(paru dans Présence Mariste N° 263, avril 2010)

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