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Sur les pas de Martin Luther

Voyage œcuménique en Allemagne
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La Participation au culte protestant, à Leipzig - Commémoration luthéro-catholique commune de la Réforme en 2017 (Présence Mariste n°293, octobre 2017)

Le diocèse de Saint-Etienne, en collaboration avec la communauté protestante, a organisé ce voyage, du 5 au 12 juillet 2017, pour la commémoration du 5e centenaire de l’affichage des thèses de Luther à Wittenberg. Un prêtre catholique français et une pasteure protestante allemande guident un groupe de 26 participants, catholiques et protestants, dans une ambiance des plus cordiales.

Je ne veux pas écrire une relation de voyage mais seulement en évoquer une étape marquante.

La Participation au culte protestant, à Leipzig

Bernard Faurie

Cela a lieu dans l’église Saint-Thomas où Jean Sébastien Bach avait été « cantor » (maître de chapelle) pendant 27 ans. Un chœur mixte et des musiciens interprètent quelques-unes de ses œuvres. On imagine Bach composant des chorals sur des textes de Luther. Il devait se rappeler son enfance à Eisenach, au pied de la forteresse de la Wartburg où Luther avait séjourné. Deux siècles plus tard on devait encore s’en souvenir.

La Wartburg est riche d’un passé culturel et religieux. Un tableau du peintre Moritz Von Schwind y représente une légendaire « guerre des chanteurs », vers le début du 13e siècle. Richard Wagner s’en inspirera dans son opéra Tannhäuser dont l’action se déroule précisément à la Wartburg.

C’est en 1207 que naît Élisabeth, fille du roi André II de Hongrie, promise en mariage à Louis IV de Thuringe. Les époux vivent à la Wartburg, mais Louis meurt en 1228 à son départ pour la croisade. Élisabeth doit quitter le château. Elle décède à 24 ans, en 1231, après s’être entièrement consacrée au service des pauvres. Elle est canonisée en 1235.

Martin Luther par Cranach
Phto Bernard Faurie

De 1521 à 1522 Luther y séjourne. Son protecteur Frédéric le Sage le soustrait aux poursuites de ses ennemis. Sous le nom de « chevalier Georges » Luther vit incognito et profite de ce séjour forcé pour traduire le Nouveau Testament en allemand.

Luther et Élisabeth de Thuringe ont profondément marqué la vie religieuse et culturelle. Luther, poète et musicien, compose des chorals chantés à l’unisson à l’église par l’assemblée, chorals que Bach utilisera, les mettant en musique pour chœur et orchestre.

Franz Liszt fait entendre, en 1867, son oratorio « La Légende de Sainte Élisabeth », s’inspirant des tableaux de Schwind, dans la grande salle du palais dont il a fait lui-même améliorer l’acoustique.

Bernard FAURIE

Discours de Benoît XVI, le 23 septembre 2011, devant les représentants du conseil de l’Église évangélique, dans l’ancien couvent augustinien d’Erfurt où Luther avait étudié et célébré sa première messe en 1507.

« Ce qui a animé Luther, c’était la question de Dieu, qui fut la passion profonde et le ressort de sa vie et de son itinéraire tout entier. « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? » Cette question lui pénétrait le cœur et se trouvait derrière chacune de ses recherches théologiques et chaque lutte intérieure. Pour Luther, la théologie n’était pas une question académique, mais la lutte intérieure avec lui-même, et ensuite c’était une lutte par rapport à Dieu et avec Dieu. “Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ?“ Que cette question ait été la force motrice de tout son chemin, me touche toujours à nouveau profondément. Qui, en effet, se préoccupe aujourd’hui de cela, même parmi les chrétiens ? Que signifie la question de Dieu dans notre vie ? »

Commémoration luthéro-catholique commune de la Réforme en 2017

Trois défis majeurs pour notre temps :
  • 1. C’est la première commémoration qui prend place au temps de l’œcuménisme.
    Commémorer ensemble est donc l’occasion d’approfondir la communion entre catholiques et luthériens.
  • 2. C’est la première commémoration qui prend place au temps de la mondialisation.
    Commémorer ensemble doit donc prendre en compte les expériences et points de vue des chrétiens.
  • 3. C’est la première commémoration qui doit se préoccuper d’une nouvelle évangélisation à l’époque marquée à la fois par une prolifération de nouveaux mouvements religieux, et, en même temps, par une sécularisation grandissante.
    Commémorer ensemble représente donc une chance et un devoir d’être ensemble témoins de la foi. (Rapport de la commission internationale du dialogue luthéro-catholique)
(Publié dans « Présence Mariste » n°293, octobre 2017)

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