Dangers d’une secte d’origine chrétienne

Sectes : séduction, bonheur factice et… tromperie. (« Présence Mariste » n°205, octobre 1995)

Je suis une jeune femme catholique et baptisée. Ma foi catholique m’a permis de surmonter bien des obstacles dans ma vie et en particulier celui de céder à une secte.

En effet, hospitalisée, il y a douze ans, je rencontrais X, un homme de soixante ans. Son principal sujet de conversation était la Bible et l’Evangile selon saint Jean en particulier. Passionnée par cet Evangile, je passais beaucoup de temps avec X. A la fin de mon séjour, il me dit qu’il me contacterait et qu’il m’offrirait une vie de bonheur.

Les mois passèrent, nous échangions des courriers réguliers. En juin, il me téléphona pour m’inviter deux mois à G. Après un jour d’adaptation dans sa grande maison, il me fit découvrir le salon où une chaîne Hl FI diffusait continuellement : cantiques, témoignages et surtout instructions données par des sommités de son Eglise Evangéliste (= la SECTE pour moi ) .

Mon conditionnement psychologique commençait. Le passé : c’était SATAN. Les personnes qui me poussaient dans cette voie étaient SATAN. Tous les signes ostentatoires de ma religion passée devaient disparaître. Je n’ai pu me résoudre à jeter ces objets, je les ai cachés dans ma valise pour les ranger plus tard.

A l’époque, je prenais des médicaments.

X me dit que le Pasteur me guérirait par l’imposition des mains. Le jeudi, jour de prière, il me présenta au Pasteur, ce dernier m’imposerait les mains après deux semaines d’offices parfaitement suivis. Dès ma venue dans l’Eglise de G., j’ai eu des frères et des sœurs « comme s’il en pleuvait ». Le rituel du jeudi était répétitif, les membres agissaient comme des robots. Le dimanche, à la fin de l’office les « baptisés » versaient au moins 50 F pour le Pasteur qui bénéficiait d’un train de vie exceptionnel.

X jeta tous mes médicaments

Le premier dimanche du mois étant jeûné, les participants en transe intérieure, étaient moins prolixes. Quelques jours avant le troisième dimanche, X jeta tous mes médicaments et je subis l’imposition des mains. Etait-ce son résultat ou l’état de manque, toujours est-il que je suis devenue très malléable, j’abondais dans le sens de la SECTE. Je m’imprégnais au maximum des textes et je rejetais mon passé.

Après cinq semaines d’endoctrinement, je suis rentrée chez moi. Là, je déclarais mon entourage SATAN. Je voulais être baptisée Evangéliste afin de retrouver la paix. X suivait de très près ma progression : coups de téléphone, courriers moralisateurs et cassetes audio. Je décidais également de contacter le Centre Evangéliste de mon lieu de résidence. Grâce à Dieu, l’accueil fut plus froid qu’à G., les membres plus fanatiques.

Je me souviens d’une personne cardiaque en traitement qui avait tout arrêté quelques jours avant l’imposition des mains par le Pasteur local. Décédée avant le dimanche réservé à ce rituel, ma stupéfaction fut immense en entendant son fils, le dimanche, rendre grâce pour le décès de sa mère trop impure pour être guérie.

Je faisais fausse route.

Effarés et effondrés mes proches m’ont à nouveau hospitalisée. Un soir, après vingt minutes d’insultes et de cris, une religieuse m’a fait entendre raison. Je faisais fausse route. Elle me dit que Marie m’aimait toujours et qu’elle voulait que je revienne à ma religion initiale. Après une nuit de pleurs et de prières j’ai retrouvé ma Foi et j’ai laissé tombé la SECTE.

Changement fulgurant : réconciliation avec mes proches, avec l’Eglise Catholique… et renvoi de toute la propagande sur la SECTE à X. Depuis j’ai l’intime conviction que Jésus et Marie sont présents au plus profond de mon cœur. Ils donnent un sens à ma vie, même si les difficultés me font parfois dire autrement.

RAPHAËLE (30 ans)

(Publié dans « Présence Mariste » n°205, octobre 1995)

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