Hommage à Frère Marcel Soutrenon

Un frère mariste pleinement engagé dans son milieu social. (« Présence Mariste » n°255, avril 2008)

Deux jours après avoir participé au comité de rédaction de Présence Mariste , dont il était membre depuis de nombreuses années, Frère Marcel décédait subitement, le lundi 7 janvier 2007, d’un arrêt cardiaque. Il avait 75 ans.
Il a participé activement à la rédaction du présent numéro de la revue. Les articles des pages 2,3 et 11 sont de lui.
Pour évoquer cette figure attachante de Frère Mariste, et lui rendre hommage,
Présence Mariste reprend la présentation originale faite par Christine et Emmanuel Cellier, au nom de la Frat Mariste de St Priest (69), lors de la messe de funérailles.

Marcel, Frère « surprise »…

Frère Marcel Soutrenon

Il y a 12 ans, tu es arrivé à Saint-Priest avec un groupe de religieux, hommes et femmes, comme une sorte de « paquet » surprise pour celles et ceux, petits ou grands, croyants ou athées, catholiques ou d’autres confessions, miséreux, malades ou bien-portants qui habitaient Bel-Air, les quartiers de la commune, les immeubles, les maisons, mais aussi les rues, les baraques ou les cartons-pâtes.

En fait de surprise, cette Fraternité, que tu as fondée et animée avec les Maristes, était une affaire bien préparée dont la charte donne comme mission « la présence discrète mais attentive et active auprès des gens de notre lieu de vie ; le souci de rejoindre des pauvretés dans nos divers engagements ».

Marcel, Frère « surprise », tu as incarné cette mission, pleinement, peut-être plus que tout autre membre de la fraternité et tu as été comme une forme de cadeau pour les gens. Un cadeau qui étonne parce qu’il sourit, qu’il fait chanter et qu’il nous rend heureux. Un cadeau utile parce qu’il écoute, fait travailler et nous rend plus grand. Un cadeau qui réconforte parce qu’il aide, reste présent et nous offre de l’amour, avec un grand A.

Toi, le Ligérien, le voisin et l’amoureux des lieux où Saint Marcellin Champagnat est né, a grandi puis a fondé les Frères Maristes, tu as été le Frère « surprise » de cette Fraternité construite entre Rhône et Isère, dans la banlieue de Lyon.

Tu as œuvré ici comme Marcellin le demandait à ses jeunes Frères : « Ne pas voir un enfant sans lui dire combien Dieu l’aime. » Tes talents cachés t’ont certainement conduit à surprendre ces enfants en le leur disant dans leur langue maternelle.
Mais dire « combien Dieu t’aime », ce n’est finalement pas si surprenant, c’est seulement se faire si petit soi-même qu’on devient l’artisan de l’amour vrai pour les autres.

Tu as tant donné gratuitement, pour les enfants, pour les pauvres des restos, pour les « Roms », pour la paroisse, pour tous… ceux qui te connaissaient, et plus largement encore par la prière, qu’à notre tour, Frère « surprise », Marcel, nous voulons te dire : « nous t’aimons et Dieu t’aime ».

Comme tous les membres de la Fraternité, je garderai en moi cette image de l’homme renversant que tu étais. Un Frère pétri de talents, baigné dans un océan de simplicité et d’humilité. Pour ébahir les enfants, mais certainement aussi pour amuser la galerie des trop « sérieux » grands, tu aimais à faire le poirier. Quelle drôle d’idée et de posture pour une personne de ton âge !

Marcel, Frère « surprise », c’est la joie de vivre, le bonheur d’être ensemble dont tu témoignais en faisant cette pirouette. Une pirouette pour tourner le dos aux déboires du quotidien.

C’est en ce temps de cadeaux, de vœux et de galettes, de surprises en tous genres, que tu nous fais la plus grande des pirouettes, celle de rejoindre notre Père.

On voudrait te dire et nous le croyons : surprends-nous encore !

Christine et Emmanuel Cellier

(Paru dans « Présence Mariste » n°255, avril 2008)

Vos réactions

  • Gabriel DIDIER 9 septembre 2017 21:19

    Souvenir du frère qui fut terrible en cette année 1966/1967 à valbenoite St Etienne aucune connaissance de la détresse des jeunes adolescents un manque crucial de l’expérience de la vie ce fut très dur les manifestations physiques et brimades…et humiliant es. Dieux lui pardonne après toutes ces années de souffrances gabrie DIDIER l

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