Jean-Pierre Lachaize : un lutteur, un frère

Frère Jean-Pierre LACHAIZE a rejoint le Père et beaucoup de petits et d’exclus. (Présence Mariste n°234, janvier 2003)

Le dimanche 2 juin, Frère Jean-Pierre LACHAIZE a rejoint le Père et beaucoup de petits et d’exclus dont il avait fait ses frères et sœurs. Aussi nous avons pu chanter, lors de ses funérailles en l’église Ste Madeleine de Villeurbanne :
"Dans la longue marche avec ceux qui luttent,
pour défendre les opprimés,
nous avons osé reconnaître l’Esprit de Dieu,
nous avons appris à connaître l’Amour de Dieu."

SUR LA ROUTE DES HOMMES

Jean-Pierre a suivi, durant ses jeunes années, l’itinéraire de beaucoup d’enfants et d’adolescents de la campagne lyonnaise : classes primaires à l’école des Frères Maristes de St Vincent de Reins puis, quand est venu le désir de suivre les traces de ses maîtres d’école, le parcours des aspirants Maristes, à St Genis Laval, durant les années 1958 à 1962.

Ses trois premières années d’enseignant l’amènent à Feillens (Ain), et St Martin en Haut (Rhône) ; elles seront suivies de deux années de coopération à Bangui, au sein d’une communauté éducative de Frères.

A son retour, Jean-Pierre s’orientera assez vite vers la Catéchèse : une période de formation à Strasbourg, puis un travail auprès des jeunes en Aumônerie, à Villeurbanne.

Commence alors une troisième période : un recyclage qui confirmera ses qualités d’Educateur et d’Animateur qu’il mettra en œuvre au Centre Culturel Oecuménique de Villeurbanne.
En 1987, il prendra la direction de ce Centre. Pendant toute cette période, il partagera la vie communautaire sur plusieurs implantations villeurbannaises ; période de recherche d’un style de vie et de partage, adapté à ce nouveau type de communautés aux engagements plus éclatés. Sa sensibilité et son zèle pour les exclus l’amènent aussi à créer ou à soutenir nombre d’Associations.

Suivra l’expérience d’une Fraternité inter-branches.

Il fera partie du groupe de Frères, Sœurs et Pères Maristes qui vont réfléchir à la forme et à l’insertion de cette Fraternité. Jean-Pierre en vivra son installation et ses premiers pas, à St Priest. C’est durant cette période qu’il trouvera à s’investir encore plus auprès des exclus, particulièrement des sans-papiers, en prenant un travail d’Animateur à la CIMADE.

Mais la maladie vient frapper Jean-Pierre et l’arrêter brutalement dans ses nombreuses activités. Là encore, il manifeste des ressources d’énergie surprenantes, prêt à reprendre le collier dès qu’un léger mieux apparaît. Mais le mal vient à bout de ses forces, et le dimanche 2 juin 2002 il rejoint le Père :
« Venez les bénis de mon Père. J’étais malade…, j’étais en prison…, et vous m’avez visité !… »

DES AMI(E)S TEMOIGNENT

« Que l’amour des autres, que tu nous as transmis continue à brûler en nous, dans la paix, dans l’amour, dans la dignité. Pour toi, pas de frontières : tous égaux, quelles que soient nos origines. »

« Le guide de notre jeunesse s’en va, mais il reste en nous sa flamme. Merci pour la transmission des valeurs éthiques et humaines. A nous de continuer ! »

« Tu as donné l’Amour à ceux qui en avaient besoin. Aujourd’hui, tu nous manques déjà. »

« La foi en l’autre, la lutte pour défendre Droits et Dignité de tous, l’ouverture aux autres, le courage, l’altruisme dans les luttes, se mariaient avec ton humour, ta gentillesse, ta grande joie de vivre et de rire, ta grande indulgence et ta compréhension de tous. »

« Merci pour toutes les ballades en montagne. Sur ton lit d’hôpital, tu continuais à nous soutenir et nous guider. Tu savais si bien nous inciter à rester soudés pour la lutte des Droits de l’Homme. »

« Tu as été discret, efficace et fraternel. Tu as œuvré pour que viennent des deux nouveaux et une nouvelle terre. Merci, nous y travaillerons à ta suite. On se reverra dans l’Amour qui est Dieu. »

Frère Jean DUPRE

(Publié dans Présence Mariste n°234, janvier 2003)

-→ Voir l’article de fr Jean-Pierre qui parle de sa mission à Villeurbanne

Vos réactions

  • Bernard 17 janvier 2015 20:49

    J’ai connu et fréquenté Jean-Pierre à la CIMADE de Lyon. Je ne l’ai jamais entendu dire du mal de quelqu’un, c’est déjà une immense vertu. Il recevait les gens avec attention, une écoute fraternelle. Bien sûr il était aussi efficace que possible pour aider ces personnes si inquiètes et inquiétées. Il buvait volontiers du rouge, il avait un bel appétit. Puis je l’ai revu malade, opéré, ne mangeant que très peu parce qu’il n’avait presque plus d’estomac. Quand il est mort, j’ai pensé (et j’ai dit lors d’une rencontre au CCO après l’enterrement) : c’est un saint.

    Bernard Blanc

  • salah belgasmi 23 novembre 2014 19:21

    Jean Pierre , pour nous au centre c’était Boukman, Il nous a aimer avec son sourire il nous connaissait bien on était ces enfants. Ils nous a emmener de partout. il était toujours pressé mais il avait toujours le temps pour nous. il oubliait pas de nous aimer avec ses chaussures quand on déconnait aussi je crois que c’est lui qui m’a appris a être juste, a me battre et à toujours espérer en la vie et en l’autre. Un grand merci a toi jean Pierre ,que Dieu te fasse une belle place près de lui et qu’il te récompense et te benisse 35 ans ans après je me rend compte que tu était un Saint « boukman » Nous aussi on t’as aimer Salah Belgasmi un enfants des Buers

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