Frère Gabriel Michel, comme nos premiers frères

Un authentique disciple du Père Champagnat, un guide pour ses frères…

Beauté de la vie, beauté d’une vie

Le 8 décembre 1945, Frère Gabriel Michel, jeune maître de chorale, dirige les chants à la tribune de la chapelle de Notre-Dame de l’Hermitage, en la fête de l’Immaculée Conception. Les juvénistes de Lavalla sont venus mêler leurs voix d’enfants aux voix d’hommes des jeunes Frères. C’est le premier souvenir que je garde de lui. Il a 25 ans et il est responsable en second du groupe des jeunes Frères étudiants. Sa belle voix, il la met au service de la liturgie, fidèle au Père Champagnat qui formait ses Frères par les prières de l’Église.

Une vive intelligence

« J’ai aimé l’étude au point que le Père Champagnat me disait que c’était une “fureur”. » Ces mots du frère Jean-Baptiste, biographe du Fondateur, peuvent décrire la vie intellectuelle du Frère Gabriel Michel. Doué d’une excellente mémoire et d’une vive intelligence, il a travaillé sa vie durant à les mettre en valeur. Tout en instruisant les jeunes Frères, il sut mener, “à l’arrachée”, des études supérieures en Lettres Classiques (Latin-Grec) et acquérir l’usage parlé de la langue anglaise. Bientôt, il sera nommé directeur de l’école Notre-Dame de Valbenoîte, à Saint-Étienne, une institution fondée par le Père Champagnat.

Au service de l’Institut

Élu délégué au Chapitre Général de 1967, Frère Gabriel y participe activement et doit rester à Rome comme secrétaire général. L’Institut vient d’élire un Supérieur général de 43 ans, Frère Basilio Rueda, mexicain, homme exceptionnel par ses qualités humaines et son ouverture spirituelle. Frère Gabriel sera pour lui un auxiliaire dévoué. Les deux hommes collaborent étroitement dans la rédaction des Circulaires adressées aux Frères. Le Bulletin de l’Institut permet au Frère Gabriel de publier quelques-uns de ses travaux de recherches sur nos origines.


Ce service à Rome durera de 1967 à 1976.

Guide sur le Chemin mariste

Frère Gabriel éprouva un vrai déchirement de devoir quitter Rome et son travail de secrétaire général pour intégrer la communauté d’accueil à Notre-Dame de l’Hermitage. Il fit face avec courage et, pendant presque trente ans, il sera le guide éclairé et toujours souriant des nombreux pèlerins des lieux de nos origines. Il oublie l’italien pour apprendre l’espagnol afin d’accompagner les groupes hispanophones. Il consacre ses temps libres à composer des ouvrages en rapport avec notre histoire, notamment trois volumes sur la vie de Marcellin Champagnat sous le titre : « Né en 89 ». En 1996, il publie un livre bien documenté sur le Frère François : « Gabriel Rivat, 60 ans d’histoire mariste ». Il donne des conférences et des retraites aux groupes de passage et là où il est demandé, jusqu’au Sri-Lanka. Son ton de voix est toujours calme et ses causeries ne dépassent jamais le temps prévu. Frère Gabriel reste à l’Hermitage de 1976 à 2004.

Temps de repos actif

En septembre 2004, il rejoint la communauté du Montet à Saint-Genis-Laval. Il y continue son travail intellectuel en traduisant une vie de Mgr Jean-Baptiste Pompallier et la biographie de Sœur Suzanne Aubert, fondatrice, en Nouvelle-Zélande, des Sœurs de Notre-Dame de la Compassion. C’est là que je l’ai rencontré pour la dernière fois, le 17 septembre 2008, toujours lucide et plein de bienveillance envers tous.

Frère Gabriel dans une de ses occupations favorites, faire découvrir les lieux maristes aux groupes de passage


Merci, Frère Gabriel, pour ton heureux caractère, ta bonté, ta piété simple, ton amour filial envers la Vierge Marie, ta capacité de travail mise au service de tes Frères, sur les pas du Père Champagnat et du Frère François. Que ton souvenir accompagne la nouvelle communauté de Notre-Dame de l’Hermitage, à partir de mars 2010.

Frère Alain DELORME
(paru dans Présence Mariste, N° 259, avril 2009)

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