Plusieurs médias ont fait écho du génocide rwandais d’avril à juillet 1994, qui coûta la vie à plus d’un million de personnes.
Parmi les victimes, nous comptons six Frères Maristes, dont le Frère Chris MANNION, conseiller général, qui a trouvé la mort le 1er juillet, en compagnie du Frère Joseph RUSHIGAJIKI, en essayant de sauver 2 Frères et 4 postulants bloqués dans notre maison de Save, par les miliciens INTERAHAMWE, acteurs du génocide.
Disons tout de suite, que les Frères Maristes Rwandais, des deux ethnies, sont restés solidaires et à l’abri de la division constatée dans plusieurs groupes sociaux à cette époque. Les Frères qui ont été massacrés faisaient preuve de maturité humaine et spirituelle.
Le Frère Etienne RWESA
Agé de 52 ans, il a été assassiné le 22/04/94, au Burundi, non loin de la frontière rwandaise, en fuyant le génocide.
Il était un religieux convaincu. Intelligent, d’une grande culture religieuse, plein de zèle pour l’Evangile, il voulait transmettre cette soif du savoir religieux à tous ceux dont il avait la charge.
Comme Supérieur, le Frère Etienne s’est montré un grand innovateur. Il aimait les pauvres et travaillait à supprimer la pauvreté qui humilie l’homme. Il ne supportait pas l’injustice et était un grand dévot de la Sainte Vierge Marie et du Père CHAMPAGNAT.
Les Frères Fabien BISENGIMANA, Gaspard GATARI
et Pierre Canisius NYLINKINDI,
Agés respectivement de 45, 42 et 36 ans, ils trouvèrent la mort ensemble, le 24/05/94. Réfugiés avec d’autres consacrés au grand séminaire de KABGAYI, les tueurs vinrent les chercher et les massacrèrent avec une cinquantaine d’autres non loin de notre école de BYIMANA.
Le Frère Fabien était d’un caractère conciliant ; il aimait les pauvres et il était toujours de bonne humeur. Il était un véritable artisan de la paix. Dans l’école de Save qu’il a dirigée pendant quinze ans, on y trouvait l’esprit de famille et d’entraide mutuelle.
Le Frère Gaspard aimait l’ordre. Il savait blaguer et répandre la joie et la bonne humeur dans la communauté. Il était aussi musicien et les liturgies qu’il animait étaient des plus ferventes.
Le Frère Pierre Canisius était jeune et plein d’énergie. Il aimait le sport et entraînait les élèves à le pratiquer. Il était affable, simple et humble. Sa douceur lui gagnait les autres et il mettait le bon esprit dans la Communauté
Le Frère Joseph Rushigajiki
C’était un homme courageux et généreux. Il n’avait pas peur
d’affronter les difficultés au profit d’une cause qu’il jugeait juste. Il n’y avait pas de duplicité en lui. Il était un bon sportif et un bon musicien. Il n’a pas craint de risquer sa vie pour sauver ceux qui étaient pourchassés.
Il a enseveli les personnes abattues sur la route et laissées là par les miliciens « INTERAHAMWE ». Il a trouvé la mort en voulant sauver des confrères. Le Frère Joseph et le Frère Chris MANNION qu’il avait accompagné à CYANGUGU, tombèrent dans une embuscade et furent mitraillés par l’armée patriotique à l’entrée de SAVE.
Puisse leur exemple nous entraîner à l’audace, et que leur sang soit une semence de nouvelle : vocations dans l’Institut.
Frère Spiridion NDANGA
(Publié dans « Présence Mariste » n°229, octobre 2001)