Séjour à Madagascar

Centenaire de l’arrivée des premiers frères maristes à Madagascar. Frère Michel Morel, à la suite de son séjour sur la grande île, nous donne quelques échos des festivités de ce jubilé. (Présence Mariste N° 271, avril 2012)

Le dossier du N° 268 de Présence Mariste de juillet 2011, était consacré aux Frères de Madagascar, à l’occasion du centenaire de leur arrivée dans ce pays. En août dernier, j’ai eu la chance de faire un séjour dans la Grande île, comme représentant du Frère Provincial à l’ouverture de ce jubilé. Voici quelques échos de ce séjour.

Retour dans l’île rouge

En débarquant à Tananarive, je n’étais pas tout à fait en terre inconnue, puisque, de 1974 à 1976, j’étais au collège St Joseph d’Antsirabé comme coopérant. J’étais à la fois heureux de revoir le pays, mais aussi un peu inquiet de la situation actuelle.

Festivités d’ouverture du jubilé

Elles ont eu lieu les 14 et 15 août 2011. Chaque école avait envoyé une délégation composée de jeunes et d’adultes (parents, Frères, éducateurs), venant d’Antsiranana, Betroka, Ihosy, Fianarantsoa, Tananarive, Antsirabé (Lycée St Joseph et collège Immaculée) ; soit au total, environ 400 personnes directement impliquées dans l’animation des divers moments de ces festivités.

Défilé-carnaval dans les rues d’Antsirabé

Un défilé-carnaval dans les rues d’Antsirabé marquait le début du centenaire, le dimanche matin, 14 août.
L’après midi, une marche-pèlerinage de 18 km environ conduisait le groupe d’Antsirabé à Betafo, lieu de la première communauté mariste. Marche, ô combien symbolique puisqu’elle réactualisait le parcours fait en 1912 par les deux premiers Frères fondateurs.
Le 15 août fut le moment le plus solennel avec la messe dans la grande église de Betafo réunissant environ 1 000 participants.
À la fin de la messe, je me devais de prendre la parole en tant que représentant du Provincial ; une manière de souligner les liens d’entraide et de fraternité tissés entre la France et Madagascar tout au long de ces cent ans de vie mariste. Pour concrétiser ce lien, j’ai offert deux objets symboliques : un ballon de foot, à un jeune de Diégo-Suarez et une B. D. sur Marcellin Champagnat à un jeune de Betroka.
Journée marquée aussi par un repas de fête pour plus de 300 convives. Deux proverbes malgaches soulignent l’importance du repas en une telle circonstance. « Partager ensemble le repas, c’est partager la vie. » « On mange non seulement pour se rassasier mais pour l’honneur de la fête. »
Enfin, un spectacle en plein air, fait de chants, de danses et de discours, dont les Malgaches ont le secret, fut offert à la population de Betafo.
J’ai été fort impressionné par la qualité de l’organisation et de l’animation, avec les « moyens du bord », et aussi par le côté très festif et familial de ces journées. Tout au long de cette année jubilaire dont la clôture officielle est fixée pour fin octobre 2012, chaque école continue à fêter ce jubilé de diverses façons.

F. Michel remet deux objets symboliques

Des rencontres marquantes

Outre ma participation à ces festivités, j’ai apprécié aussi de rencontrer les Frères et d’animer une retraite pour une vingtaine d’entre eux.

Sans oublier quelques belles rencontres. Les retrouvailles avec deux anciens élèves devenus chef d’entreprise, avec lesquels j’ai partagé un repas à Tana. La rencontre avec le Frère Jacques Tronchon, franciscain, originaire du diocèse de Saint-Étienne, initiateur d’un grand projet de réinsertion des gens de la rue à Tana. La participation, enfin, à un « famadihana », célébration du « retournement des morts », selon une tradition très populaire sur les Hauts Plateaux.

Tournés vers l’avenir…

Ce fut donc pour moi un séjour agréable, grâce à l’accueil des Frères. Évidemment, la réalité du pays est moins réjouissante ; mais ce n’est pas l’objet de cet article. Souhaitons au peuple malgache de relever avec courage les défis à venir et aux Frères maristes de continuer à être les artisans d’un monde plus juste et fraternel.


Frère Michel MOREL
(Paru dans Présence Mariste N° 271, avril 2012)

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