Les amicales d’anciens élèves
La profession des Frères fait qu’ils sont en contact permanent avec les élèves, leurs parents et les autorités villageoises. Très tôt, et de manière informelle, ils gardent des contacts avec leurs anciens élèves. C’est le plus souvent dans leurs pensionnats, qu’à partir de 1865 (Beaucamps) et surtout après 1880, que se constituent des amicales d’anciens élèves destinées à maintenir les liens entre eux et avec leurs anciens maîtres. Leurs activités vont de la réunion annuelle, avec messe et banquet, à des œuvres plus religieuses et culturelles (patronages, Société de St Vincent de Paul, cercles d’études…). Ce sont en général des œuvres locales dues à l’initiative d’un Frère ou de quelques anciens élèves. En France, elles participent de plus en plus à la défense de l’enseignement « libre » menacé par la République.
À partir de 1922, l’administration centrale de la congrégation encourage la création de ces amicales. En 1932, on en compte 193 dans les différents pays. Peu à peu se forment des fédérations d’anciens élèves maristes (Belgique, Italie, Argentine…).
À l’occasion de la béatification de Marcellin Champagnat, à Rome en 1955, se tient la première réunion internationale des anciens élèves maristes qui constitue une Union Mondiale. Celle-ci tiendra des congrès périodiques à Madrid (1957), Montréal (1961), Mar de Plata (Chili) (1964), Bruxelles (1967)…
Le XVe chapitre général des Frères Maristes accompagne ce mouvement en nommant des Frères assesseurs chargés d’accompagner la vie des Fédérations et il projette de créer des « collaborateurs maristes », sorte d’élite des amicales, fortement engagée auprès des Frères. Mais le projet n’ira pas plus loin.
L’appartenance à la « famille mariste »
Après le concile Vatican II, (1962-65) tout l’esprit des relations entre anciens élèves et Frères Maristes est à revoir, d’autant que l’Institut est secoué par une crise d’identité. En quittant l’habit religieux, les Frères manifestent un rapprochement avec le mode de vie laïc et une prise de distance avec le style de vie monastique. L’école cesse d’être la préoccupation unique.
À partir de 1972, un Frère catalan (Virgilio Leon Herrero) lance, au sein de la Fédération espagnole, le concept de « Famille Mariste », qui va, peu à peu, se substituer à celui d’Union Mondiale. Finalement, le chapitre général de 1985 reconnaît la « famille mariste » comme extension de l’institut composée de personnes se réclamant de la spiritualité mariste de quelque genre de vie qu’elles soient. Les activités de l’Union Mondiale des anciens élèves sont suspendues sine die. Une certaine forme de collaboration entre Frères et laïcs, liée encore fortement à l’école, et souvent assez superficielle, laisse la place à un type d’adhésion plus profond.
En 1990, un projet de vie « Le Mouvement Champagnat de la Famille mariste » est publié par le Frère Charles Howard, Supérieur Général.
Frère André LANFREY
(paru dans Présence Mariste, N° 261, octobre 2009)
Renseignements tirés de "Le Mouvement Champagnat de la Famille Mariste.
Ses origines," 111 pages, par Frère Alexandre Lefebvre.
Voir aussi article des Cahiers Maristes n° 15, du même auteur.
L’article : Communautés de frères et de laïcs maristes complète ce panorama historique sur le laïcat mariste.