Frat Champagnat à Espira

La Fraternité d’Espira, un groupe de prières et de réflexion dans l’amitié, qui essaie d’en vivre surtout auprès des jeunes. (« Présence Mariste » n°210, janvier 1997)

Espira de l’Agly ! Village des Pyrénées Orientales ! Le Pays Catalan… la mer… la montagne… mais aussi village au passé religieux très riche. Son abbaye importante de moines bénédictins, dotée d’une église du début du XIIe siècle en témoigne. Jouxtant celle-ci, un couvent de trappistines au XIXe siècle fut transformé en 1920 en collège de trois-cents élèves dirigé par les Frères Maristes jusqu’en 1935. Quant à l’école primaire elle fut animée par les religieuses de l’Enfant-Jésus pendant la même période. Nous dirons qu’il s’agit bien là d’un terrain mystique privilégié et ensemencé.

Les extrêmes s’attirent…

Que vient donc y faire, en 1989, un couple originaire de Lille. Les extrêmes s’attirent ? Non, décision du Conseil Provincial des Frères Maristes. Disons surtout que d’autres « personnes » réunissaient ces extrêmes : l’Esprit-Saint, Marie et Marcellin Champagnat. Et, tout de suite, grâce à l’accueil chaleureux des amis des Frères, il y eut osmose et la Fraternité démarrait sous haute protection. Une Fraternité, qu’est-ce que c’est ? Pour Espira, nous dirons qu’il s’agit d’un groupe de prières et de réflexion dans l’amitié, qui essaie d’en vivre surtout auprès des jeunes, finalité de notre Fondateur.

Prier …

La prière, une fois par mois, cela paraît bien pauvre et, pourtant, peu à peu nous avons appris le dialogue confiant à Dieu. Nous notons aussi la grande foi de nos aînés qui, dans une prière constante « porte » sûrement notre Fraternité. Sans oublier ceux, nombreux, qui nous ont quittés, pour rejoindre la Maison du Père et qui demeurent, nous en sommes certains, la semence de notre Frat. Signalons aussi que le groupe de Francine a mis en route, cette année, une lecture commentée de l’Evangile chaque lundi.

Réfléchir …

Des thèmes d’Eglise, bibliques ou de société alimentent notre réflexion. Traités en confiance et librement, ils sont dotés de l’accompagnement de Frère Maurice Bergeret une fois par trimestre. De plus, un ou deux week-ends par an dans un monastère sont très fertiles ! Le tout réalisé avec une profonde AMITIÉ qui permet le partage des joies, des peines et des actions de chacun.

En vivre auprès des jeunes …

Les jeunes ne sont-ils pas les pauvres de cette fin de siècle ? Pauvres de Dieu… Pauvres d’Amour !

Il nous faut donc les aimer dans l’animation pastorale de chaque dimanche. De nombreux engagés l’assurent et cela nous « oblige » à une première lecture de l’Evangile faite de réflexion, de partage et d’amitié. Les AIMER, aussi, dans la catéchèse et les temps forts diocésains.

Actions de solidarité …

Chaque année de nombreuses actions : repas de soixante personnes et plus, tombolas… permettent de recueillir des sommes qui financent les pèlerinages des jeunes et aident financièrement nos Frères hors de France.

Faibles parfois …

Notre faiblesse est parfois la frilosité. Comment ouvrir nos rencontres à d’autres qui voudraient nous rejoindre mais n’osent pas ? Une solution s’ébauche, deux personnes partiraient en d’autres lieux à la rencontre d’autres en attente de Dieu, mais portées par la prière de tous. Les disciples partaient deux par deux… Peut-être n’avons-nous pas assez de foi et de courage pour en faire autant ? Le Frère Henri Vergés, Catalan, qui séjournait chaque année chez nous, disait pourtant :
« L’Eglise ne perdurera que par une multitude de petits groupes de prières aussi petits soient-ils… tels de petites lumières… »
II vivait avec des musulmans… Restons confiants en sachant que c’est Marie qui fait tout en notre maison !

Bernadette LEMAIRE

(Publié dans « Présence Mariste » n°210, janvier 1997)

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