De la machine à entailler les limes à… la Joconde

Avec les élèves et les professeurs du lycée professionnel Sainte-Marie La Grand’Grange (Saint-Chamond, 42)

[bleu]Vouloir développer l’ouverture d’esprit chez des élèves de Bac professionnel industriel en alliant la découverte des arts et de la technique n’était-ce pas un pari fou ? Nous l’avons relevé en préparant un travail interdisciplinaire sur 2 ans. [1]
Nous sommes partis d’une reproduction d’une « machine à entailler les limes » de Léonard de Vinci d’après le Codex Atlanticus f.6r.-b. Ceci permit aux collègues d’enseignement professionnel d’impliquer leurs élèves dans la partie dessin industriel et la réalisation concrète de la machine. Les professeurs d’enseignement général utilisèrent des notions de mathématiques et de physique pour divers calculs de mouvements.

La Joconde revisitée par les élèves


D’autres collègues, en Français et Histoire firent découvrir Léonard de Vinci, l’homme aux multiples facettes, et une époque très riche. En Arts plastiques, les élèves partirent de la célèbre Joconde et la transformèrent grâce à leur imagination !
La notion d’architecture avec la Renaissance fut abordée par le biais des châteaux de la Loire. Le mécénat de François 1er permit de lever le voile sur l’histoire de France, les intrigues, les fastes de la Cour, la nourriture et l’ameublement. Toutes ces recherches furent activement menées à la bibliothèque municipale et sur Internet.
Puis, chaque section participa à la fabrication de cette machine ; les parties « bois » furent réalisées par les BMA (Bois et Matériaux Associés), les « métalliques » par les TU (Technicien Usineur) et l’assemblage par les MEI (Maintenance des Équipements Industriels). Il nous fallut un peu plus d’un an pour réaliser le projet et finalement, cette machine, dessinée par Léonard de Vinci au XVe et reconstruite au XXIe par des élèves du lycée professionnel Sainte-Marie La Grand’Grange, fonctionne très bien !

Reproduction à l’identique de la machine de Vinci


Enfin, pour compléter cette étude et cette réalisation, un voyage fut organisé au « Clos Lucé » dernière demeure de Léonard de Vinci, avec visite du château de Chambord et de son fameux escalier à « double hélice » ainsi que du musée des Compagnons du Devoir du Tour de France. Un vrai bain culturel ; d’ailleurs, les découvertes furent nombreuses, les émotions intenses et la plupart des élèves virent fondre leur appréhension concernant la Culture et les musées, éblouis qu’ils étaient par la personnalité et les réalisations de Léonard de Vinci.

Voici deux témoignages : celui de Thomas, d’abord :
« Ce projet qui, au départ, me semblait peu motivant m’a vite intéressé. J’ai découvert qu’un homme pouvait être « génial » dans des domaines très différents : mécanique, architecture, peinture. Je connaissais La Joconde mais maintenant je la regarde différemment. Quant au château de Chambord, il est ‘génial’ ».

Chambord, un émerveillement pour tous !

Celui de Sébastien ensuite :
« Je me suis dit : un nouveau projet… bof ! Mais, petit à petit, je me suis piqué au jeu et je suis resté scotché par l’intelligence de Léonard de Vinci. Au XXIe siècle fabriquer des pièces inventées par lui au XVe siècle, c’est fascinant et ça marche ! Quant au voyage, ce fut le sommet. La salle des machines au Clos Lucé : éblouissante ! Chambord : extraordinaire ! Passer d’une réalisation « la machine pour entailler les limes » à La Joconde et à l’art de La Renaissance : quelle découverte ! Quel chemin parcouru ! C’est merveilleux ! Merci les profs et merci Léonard de Vinci ! »

Maryse CASSÉ
(paru dans Présence Mariste N° 264, Juillet 2010)

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[1Professeurs impliqués : dessin industriel, ateliers : maintenance, productique, menuiserie, Français, Histoire-Géo, Math et Physique, Arts plastiques

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