Je m’appelle Christophe SCHIETSE, je suis âgé de 37 ans, je suis marié et père de trois enfants, et je dirige le collège Sainte-Marie de Chagny en Bourgogne depuis trois ans. Pour Présence Mariste, il m’a été demandé de témoigner de ce qu’est ma place de laïc dans la mission mariste.
Etre Chef d’Etablissement laïc dans une maison fondée par les Frères, c’est se mettre au service. Au service des jeunes, au service de l’Eglise et également au service de la tutelle.
Travailler dans un établissement catholique n’est pas neutre, et ça l’est d’autant moins dans un établissement congréganiste, marqué par l’esprit du fondateur.
Façade de l’établissement Ste-Marie de Chagny
J’ai été personnellement touché par l’esprit de Marcellin Champagnat, par son charisme et par l’esprit mariste.
C’est là, la première exigence qui nous incombe à nous autres laïcs. Nous ne pouvons pas diriger une maison mariste sans être personnellement impliqués, sans nous imprégner de la spécificité de la tutelle.
Frères et Laïcs
De par nos vies et nos expériences, nous n’avons pas le même parcours que les Frères. Leur engagement religieux, leur solide formation spirituelle, l’exemple qu’ils sont pour nous, font des Frères les héritiers directs du père Champagnat.
Même si l’Institut connaît (comme tant d’autres) une crise forte des vocations dans notre vieille Europe, les laïcs ne pourront jamais remplacer les Frères. Nous cheminons à leur côté et tentons, à notre niveau, de marcher sur les traces de Marcellin.
Pour les jeunes
Les valeurs maristes que sont la simplicité, l’esprit de famille, la bienveillante attention portée aux jeunes, aux parents et entre collègues sont des éléments fondateurs de l’esprit mariste.
Frères et laïcs partageons ces valeurs, et c’est une réelle joie que de pouvoir donner du sens à notre action. A son époque, Marcellin Champagnat avait été inspiré par la Vierge Marie pour fonder les petits Frères de Marie, dans le but d’évangéliser les jeunes des environs de La Valla. Cette jeunesse souffrait d’une misère sociale et spirituelle réelles.
"Frères ou Laïcs pour bien éduquer les enfants
il faut avant tout les aimer"
A bien des égards, nous sommes confrontés à certains jeunes qui, malgré les progrès scientifiques ou technologiques, souffrent des mêmes maux que les enfants du début du XIXe siècle.
Certes, ils ont des téléphones portables, ils vont sur internet, ils se gavent de la sacrosainte télévision. Mais avec tous ces repères, ne finissent-ils pas par ne plus en avoir du tout ? Marcellin disait que pour bien éduquer les enfants, il faut avant tout les aimer. Quel regard portons-nous sur les enfants qui nous sont confiés ?
Pour poursuivre la mission
Pour le Chef d’Etablissement que je suis, il est primordial de pouvoir m’appuyer sur l’enseignement que le fondateur a laissé à ses successeurs afin de remplir au mieux la mission qui m’est confiée. Le projet éducatif mariste est encore d’actualité et l’intuition du Père Champagnat n’est pas prête d’être démentie.
Dans ce projet, nous autres laïcs, avons toute notre place, au côté des Frères, pour être des semeurs de Bonne Nouvelle, avec simplicité et humilité à l’exemple de Marie, première éducatrice du Christ.
Christophe SCHIETSE
(Publié dans « Présence Mariste » n°249, octobre 2006)