N.D. de l’Hermitage : lieu de ressourcement

Vivre à N.-D. de l’Hermitage a quelque chose de passionnant : celui de rencontrer des Frères et amis des Frères venant de tous les pays maristes dans le monde. (Publié dans « Présence Mariste » n°217, octobre 1998)

Vivre à N.-D. de l’Hermitage a quelque chose de passionnant : celui de rencontrer des Frères et amis des Frères venant de tous les pays maristes dans le monde. Beaucoup arrivent en groupes organisés ; ils ont leurs propres programmes et vivent séparément de notre communauté. Mais beaucoup plus riche est le contact avec les Frères qui viennent individuellement et qui partagent la vie de la communauté. Partage d’un esprit très fraternel malgré le handicap de la langue. Mais il y a toujours dans la communauté, tel ou tel Frère qui sera plus proche de l’invité.

N.D. de l'Hermitage, lieu de ressourcement

Le voyage à l’Hermitage est souvent pour eux source de joie et d’émotion intenses. Pour nous, Frères originaires du Lyonnais, nous sommes émerveillés de voir le charisme mariste vécu par des Frères de tous continents et de sentir combien un même esprit nous rassemble par-delà les diversités culturelles.

Alors j’ai voulu en savoir plus et ai interrogé trois Frères venus cet été à N.-D. de l’Hermitage.

  • Tout d’abord, le Frère Sunanda Alwis du Sri Lanka

Que t’as apporté ton séjour à N.-D. de l’Hermitage ?

Pendant mon noviciat, j’ai commencé à imaginer La Valla, Le Roset, Fourvière, l’Hermitage... Ma visite à l’Hermitage m’a vraiment donné l’occasion de sentir les conditions de vie difficiles vécues par Marcellin Champagnat et les premiers Frères. Ayant moi-même fait des études d’architecture, j’ai pu m’émerveiller de la construction de l’Hermitage.
Marcellin aurait pu se sentir petit et inapte aux réalisations que son appel lui proposait. Les obstacles auraient dû être insurmontables. Mais son humilité et sa confiance en Dieu ont fait fi des obstacles.

Quelle est ta mission ?

Je vis dans une communauté de huit Frères au Marist Stella Collège de Négombo (2 300 élèves) où je suis directeur adjoint. Je suis chargé aussi de la Pastorale des vocations de ma province.

Quelle est la vie mariste au Sri Lanka ?

Le germe y a été planté par cinq Frères français en 1911. Maintenant, nous sommes 50 Frères autochtones et exerçons notre mission dans sept écoles et deux fermes. Nous avons sept communautés dans le pays et deux au Pakistan. Même si au Sri Lanka, il y a beaucoup à faire, nous voulons garder ce sens missionnaire. D’où cette implantation au Pakistan et même en Inde du Sud.

  • Ensuite, voici le Frère José Milson du Brésil

Que signifie ton passage à l’Hermitage ?

Visiter l’Hermitage ne signifie pas seulement contempler le passé mais surtout se mettre à l’école de Champagnat et des premiers Frères. C’est boire à la fontaine d’où jaillit la pédagogie de l’amour envers les jeunes, pédagogie de la présence de Dieu, du courage et de l’espérance.

  • Enfin, le Frère N… de Chine Intérieure

Frère, comment as-tu vécu ta vie religieuse ?

  • De 1954 à 19664, il n’y avait pas trop de difficultés. A partir de 1966, durant la Révolution culturelle, on m’a mis dans un dortoir commun avec huit camarades dans une pièce de 15 m2, sous surveillance, sans aucune possibilité de prier publiquement. Toutes les pratiques religieuses publiques durent cesser. Aucune fréquentation d’église jusqu’à la fin de cette période.
    A partir de 89, un prêtre venait célébrer la messe dans mon petit logement une ou deux fois par mois. Je conservais le Saint Sacrement en secret dans cette pièce. Je pouvais communier avant d’aller au travail.
Dans un jardin public à Péking

Et les autres Frères ?

  • A partir de la Révolution culturelle, la plupart des Frères étaient ou en prison ou envoyés à la campagne aux travaux forcés. J’en connais au moins neuf qui moururent de faim ou d’avoir été battus. Pendant les dix années de la Révolution, j’ai été jugé publiquement trois fois de religieux catholique contre-révolutionnaire, promené dans la rue avec un écriteau au cou et frappé de coups. J’étais sous surveillance, mais je n’étais pas en prison.

Quel message donnerais-tu aux jeunes catholiques de France ?

En Chine, le communisme, le matérialisme ont perdu leur pouvoir de séduction. Les jeunes souhaitent améliorer leur vie. 300 millions de jeunes ont soif de vérité. Ils ont connu une terre desséchée qui attend l’eau. Aujourd’hui, à Pékin, les jeunes catholiques ont besoin de vous, jeunes Français qui voulez vivre l’esprit mariste. Rappelez-vous le zèle des missionnaires d’autrefois qui sont partis de chez vous. Aidez-nous à évangéliser le milliard 200 millions de brebis égarées.

Frère Jean RONZON

(Publié dans « Présence Mariste » n°198, octobre 1994)

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