Pakistan, immersion en pays musulman

Les frères maristes sont présents dans trois localités du pays et sont investis dans cinq centres éducatifs (Présence Mariste N° 272, juillet 2012)

Premiers jalons

L’initiative de l’ouverture de la mission au Pakistan fut prise par Mgr Nicholas Hettinga, aujourd’hui décédé, alors évêque de Rawalpindi – Islamabad. Avant 1958, Mgr Hettinga avait contacté le Saint Siège pour lui demander de trouver des frères enseignants pour répondre aux besoins d’éducation de son diocèse.

Les Frères Maristes étaient assemblés à Rome en 1958 pour leur Chapitre général. Le Saint Siège leur transmit la requête. Un jeune Frère américain, Frère Paul Ambrose qui venait d’être élu au Conseil général, auquel on avait confié le souci de la région asiatique des Frères Maristes s’occupa de l’affaire. Lors de sa première visite au Sri Lanka, il y consulta les Frères et ceux-ci acceptèrent d’envoyer des Frères du Sri Lanka au Pakistan.

La relève est assurée

L’urgence des besoins

L’éducation faisait grandement défaut au Pakistan. Le niveau d’illettrisme était tristement élevé : entre 80 et 85 %. L’éducation était un privilège dont bénéficiait principalement la classe moyenne supérieure : militaires, hommes d’affaires ou professions libérales.

Les familles chrétiennes qui étaient pour la plupart socialement et économiquement marginalisées n’avaient pas accès aux bonnes institutions d’éducation bien qu’un bon nombre d’établissements scolaires fussent tenus par l’Église. Par ailleurs, le pays souffrait d’un manque de professeurs formés.

Outre les difficultés financières auxquelles les familles chrétiennes étaient confrontées, les parents manquaient d’une forte motivation pour l’éducation de leurs enfants, spécialement des garçons. Il était tout à fait courant dans les familles rurales d’envoyer travailler leurs garçons dès leur plus jeune âge.

Arrivée des Frères…

La décision définitive de fonder une nouvelle présence mariste au Pakistan ne fut prise qu’en 1965 après consultation des Frères du Sri Lanka. Le premier Frère Sri-lankais, F. Rémigius, arriva le 11 septembre 1966. Il venait de terminer sa formation universitaire et n’avait que 28 ans.

Il fut suivi en décembre par un Frère espagnol, F. Bernardo Ruiz, qui avait travaillé 22 ans au Sri Lanka. Deux autres Frères, F. Martin Connel et F. Patrick Faulknener, respectivement des provinces maristes de Melbourne et Sydney, les rejoignirent en mars 1967. Ces deux Frères avaient eu une expérience missionnaire en Nouvelle-Guinée.

La situation actuelle des Frères au Pakistan

Aujourd’hui, il y a une douzaine de Frères au Pakistan : 8 sont des Pakistanais (dont 3 Profès perpétuels, 3 Profès temporaires travaillant au Pakistan et 2 en formation au Centre mariste des Philippines), et 4 Frères sont Sri-lankais. Ils forment 3 communautés et travaillent dans 3 écoles et 2 foyers sociaux pour garçons.

Auprès des jeunes, les frères sont des éducateurs avant d’être des missionnaires

Les activités apostoliques des Frères sont essentiellement l’enseignement dans les écoles et l’éducation dans des foyers sociaux. Ce sont ces activités auprès des enfants pauvres et dans le besoin qui motivent de jeunes Pakistanais à devenir Frère Mariste.

Après l’Indonésie, le Pakistan est le 2e pays dans le monde pour le nombre de musulmans. Il faut savoir que les chrétiens et plus particulièrement les catholiques, sont très minoritaires dans le pays. Ils sont 2,8 millions, soit seulement 1,6 % de la population. Les autres se répartissent ainsi : 173 millions de musulmans, soit 97 % de la population ; 3,2 millions d’Hindous, soit 1,85 % et autour de 20 000 sikhs, soit 0,04 %.

Dans ce contexte essentiellement musulman, les Frères sont très appréciés d’abord comme éducateurs et ensuite, comme missionnaires. Beaucoup de gens apprécient la présence des Frères et admirent leur courage pour persévérer dans un pays qui présente de nombreux défis, par rapport à leur genre de vie. Ils admirent la mission de Frère auprès de jeunes vivant en situation de grandes difficultés.

Le fait d’être une religion minoritaire constitue une réelle difficulté. Il y a surtout l’attitude de quelques musulmans fondamentalistes qui considèrent les chrétiens comme des infidèles ; et le fait que l’Islam est religion d’État. Mais cette présence des Frères dans un pays à dominante musulmane presque exclusive est un signe de plus qui est donné par la Congrégation dans le dialogue avec les autres religions.

On ne peut évidemment pas prévoir l’avenir des Frères Maristes dans ce pays, mais ils sont une présence importante parce qu’elle donne un type d’éducation de qualité. À long terme, cette contribution des Frères dans le domaine éducatif peut aider la société à s’ouvrir peu à peu au monde d’aujourd’hui.


F. Michaël DE WAAS
(Paru dans Présence Mariste N° 272, juillet 2012)


[fond vert clair]Les Frères Maristes sont présents aujourd’hui dans trois localités de la partie nord du pays. Ils ont choisi de s’investir dans les cinq centres éducatifs ci-dessous :[/fond vert clair]

  • Le Collège Sainte-Marie de Peshawar, près de la frontière avec l’Afghanistan ; il reçoit surtout des élèves musulmans.
  • La résidence Saint-Jean à Peshawar ; elle permet aux garçons catholiques venant de zones éloignées, de se loger dans la propriété de l’école et d’y recevoir une formation. Les Frères en ont la responsabilité.
  • Le collège secondaire catholique de Sargodha ; il compte plus de 70 % de catholiques parmi ses élèves, ce qui est exceptionnel dans les écoles chrétiennes.
  • L’école technique de Faisalabad ; c’est une petite école technique commerciale du diocèse pour les jeunes qui ont échoué dans le système scolaire.
  • Le centre de formation mariste de Faisalabad pour des jeunes qui veulent se préparer à la vie mariste. Ce centre créé récemment, a été terminé en 2006.

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