Centenaire à Lagny au Pensionnat Saint-Laurent (1954)

Historique du « Pensionnat St-Laurent » publié par « Voyages et Missions » à l’occasion du centenaire en 1954

Le Pensionnat Saint-Laurent de Lagny, établi aux portes de Paris, s’apprête à célébrer ces jours prochains son premier centenaire. De grandioses manifestations se dérouleront à cette occasion. « Voyages et Missions » est heureux de prendre les devants en publiant un court historique de cet établissement au prestigieux passé.

Lagny à travers les âges

Auparavant, qu’il nous soit permis de vous présenter la vieille mais très coquette ville de Lagny, dont les origines remontent fort loin dans l’histoire. Déjà sous l’occupation des Gaules par les Romains, il est fait mention de l’antique « Latiniacum ». A cette époque, Lagny n’est encore qu’une modeste bourgade, sur la voie de Paris à Reims, quand, au Vlème siècle, St Furcy, moine irlandais, vient y fonder une abbaye. Dès lors, Lagny prend une importance de plus en plus considérable. Au moyen âge, ses marchés sont parmi les plus réputés d’Europe.

Lagny, cité de Jeanne d’Arc

De nos jours, les visiteurs découvrent encore de nombreux vestiges de ces temps lointains, entre autres une célèbre fontaine du XIIIe siècle, les restes de l’église Saint-Furcy et, surtout, la remarquable église Saint-Pierre, autrefois abbatiale, véritable joyau d’architecture médiévale.

Vue aérienne du Pensionnat

Jeanne d’Arc, dit-on, serait venue s’y recueillir avant sa dernière chevauchée sur Paris et Compiègne. C’est à Lagny, d’ailleurs, que la sainte guerrière aurait ressuscité un enfant mort depuis trois jours (cf. Procès de Rouen et l’Histoire de France de Michelet).
Bref, peu de villes du « beau Royaume de France » pourraient se targuer de posséder autant de souvenirs rappelant l’héroïque épopée de la petite Lorraine. Ses cendres furent dispersées, mais son cœur ne continue-t-il pas à battre dans nos murs ?

Vue du Pensionnat St-Laurent en 1954 (Voyages et Missions n° 17)

Un château appartenant à la nourrice du « Roi de Rome »

Le vieux château du pensionnat actuel revêt, lui aussi, un intérêt historique enviable. Il fut jadis la propriété de Mme Auchard, nourrice du Roi de Rome. A l’époque de sa naissance, deux peupliers furent plantés à l’entrée principale du château pour commémorer l’heureux événement. Depuis, « les Peupliers » de Saint-Laurent ont passé dans la légende.
Ce fut sans doute sous leurs frais ombrages que l’Aiglon apprit à… voleter. La « Chambre du Roi de Rome » reste pour les visiteurs une authentique pièce de musée.

Le berceau de famille - débuts de l’école

M. le chanoine Jos Oudry, de pieuse mémoire, acquiert le « château » en vue d’y établir une école confiée à des Frères.

En 1854, à la suite de longues et laborieuses démarches, les Frères de la Doctrine Chrétienne de Nancy font leur apparition. Les débuts sont on ne peut plus modestes puisqu’au cours de cette première année scolaire 1854-55, l’effectif total est de 40 élèves. Bientôt, cependant, autour de la chapelle primitive allait se grouper un joyeux essaim de maîtres zélés et de disciples dociles, rivalisant d’ardeur et de piété.

La tempête : les Frères sont expulsés

L’établissement compte quelque 250 Internes et de nombreux externes quand en 1903, éclate l’ouragan antireligieux. Les Frères sont expulsés. Ils essayent de se regrouper, mais, faute de maisons à l’étranger, leur Congrégation est dispersée, puis dissoute.

Renouveau : les « Frères de l’Hermitage » sont appelés à l’aide

En 1912, M. Delacroix (Fr. Florent) s’adresse à Notre Dame de l’Hermitage pour recevoir de l’aide. Six Frères lui sont envoyés pour assurer la relève. Les anciens Frères de Nancy et les nouveaux arrivants vivent en parfaite harmonie, et peu à peu, de nouveaux renforts arrivent à pied d’œuvre. Saint-Laurent connaît derechef une prospérité prodigieuse.

Bilan d’un centenaire (en 1954)

De 1854 à ce jour, quel chemin parcouru ! Que de générations d’écoliers se sont succédé à nombre des vieux Peupliers !… Et c’est afin d’offrir à Dieu, dispensateur de tous biens, cette immense gerbe de prières, d’efforts, de joies, de peines, de deuils aussi que les Anciens du Pensionnat, groupés autour de leurs 450 cadets de 1954, se retrouveront plus nombreux que jamais dans l’enceinte si accueillante et toujours jeune de leur « Alma Mater ».

(Publié dans « Voyages et Missions » n°17, juin 1954)

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