L’extinction est un phénomène qui se produit depuis que la vie existe. Mais le rythme actuel d’extinction est à l’origine d’une crise. Actuellement, nous ne pouvons qu’estimer le nombre d’espèces, c’est pourquoi nous ne pouvons pas déterminer les pertes réelles ou l’ampleur réelle de cette crise.
Les trois composantes de la biodiversité
Effet d’une perte de la diversité génétique
La variation génétique est la première composante de la biodiversité. Il existe des variations génétiques au sein des populations mais aussi entre les populations associées à des adaptations aux conditions locales. La disparition d’une population locale entraîne chez l’espèce la perte d’une partie de la diversité génétique et cela nuit directement aux perspectives d’adaptation de l’espèce. Mais la perte de la diversité génétique a aussi des répercussions sur le bien-être des humains.
Effet d’une perte de la diversité spécifique
Une espèce en voie d’extinction est aussi appelée espèce en voie de disparition. Elle risque de disparaître dans une partie de son aire de distribution. Il existe aujourd’hui un grand nombre d’espèces menacées. La situation est-elle préoccupante ? En voici quelques exemples. * Selon l’Union Mondiale pour la Nature (UMN), 13 % des 9 040 espèces d’oiseaux connues dans le monde sont en voie d’extinction. C’est 1 183 espèces ! * Environ 20 % des poissons dulcicoles connus dans le monde ont disparu. Un exemple marquant est celui du Lac Victoria, en Afrique orientale : entre 200 et 300 espèces de Cichlides ont été éliminées, notamment à la suite de la récente introduction, par les Européens, d’un prédateur exotique, la perche du Nil.
Le lac Victoria (Mwanza - Tanzanie )
Plusieurs chercheurs estiment qu’au rythme actuel de destruction des habitats, plus de la moitié de toutes les espèces animales et végétales auront disparu avant la fin de ce siècle.
Effet d’une perte de diversité des écosystèmes
Dans tout écosystème, la communauté présente un réseau d’interactions reliant les populations des différentes espèces. L’extinction locale d’une espèce peut nuire à l’ensemble de la communauté. Tout écosystème, que ce soit une forêt, une tourbière ou un lac, possède des schémas caractéristiques de flux d’énergie et de cycles biogéochimiques. Par exemple, le phytoplancton des océans, peut contribuer à modérer l’effet de serre en consommant des quantités massives de dioxyde de carbone pour la photosynthèse.
Un étang, diversité d’un écosystème
La biodiversité est essentielle au bien-être des humains
Pourquoi s’inquiéter de la perte de la diversité ? La raison est certainement notre sentiment d’appartenance à la nature et de notre conscience de ce qui nous lie à tous les êtres vivants. L’idée selon laquelle les autres espèces sont importantes et devraient être protégées est un grand thème dans de nombreuses religions. C’est aussi le fondement de l’éthique qui nous dicte de protéger la biodiversité.
Bienfaits de la diversité spécifique et de la diversité génétique Outre des raisons esthétiques et éthiques, des raisons pratiques nous poussent à préserver la biodiversité. C’est une ressource naturelle capitale. Les espèces menacées pourraient fournir des produits agricoles, des fibres et des médicaments aux Humains. 25 % des médicaments contiennent des substances issues des plantes. Par exemple, dans les années 1970, des chercheurs ont découvert que la Pervenche de Madagascar renfermait des alcaloïdes qui inhibaient la croissance de cellules cancéreuses. Cette découverte a permis d’obtenir la rémission de la maladie chez la plupart des victimes de deux formes de cancer parmi les plus mortelles : la maladie de Hodgkin et la leucémie infantile. La perte d’espèces signifie également la perte de gènes. La biodiversité est alors atteinte car elle représente la somme des génomes de tous les organismes de la planète.
Les quantre principales menaces pour la biodiversité
Destruction des habitats
Elle constitue la plus grande menace pour la biodiversité et est le fait de l’agriculture, la foresterie, des mines et de la pollution de l’environnement. Les activités humaines ont endommagé environ 93 % des récifs coralliens de la planète, qui font partie des communautés aquatiques ayant la plus grande richesse spécifique. Près du tiers des espèces de poissons marins habitent les récifs de corail, qui n’occupent que 0,2 % environ du fond de l’océan.
Lutter contre l’érosion des sols
Introduction d’espèces
Elle a probablement contribué pour 40 % aux disparitions d’espèces enregistrées depuis 1750. Les espèces introduites, sont les espèces que les Humains déplacent de leur aire de distribution normale jusque dans de nouvelles aires géographiques. Les Renards roux ont contribué à la disparition de quelques mammifères indigènes de taille moyenne qu’ils ont pris comme proie. Dans d’autres cas, les Humains ont transplanté des espèces sans le savoir. Ainsi, on a introduit accidentellement dans l’île de Guam le Serpent brun arboricole, « passager clandestin » de cargos militaires après la seconde guerre mondiale. Depuis, 12 espèces d’oiseaux et 6 espèces de lézards servant de proie à cet animal ont disparu de Guam.
Surexploitation
Il s’agit de l’exploitation par les Humains de plantes ou d’animaux sauvages à un rythme qui dépasse la capacité de régénération des populations des espèces en question. La surexploitation désigne le plus souvent la chasse et la pêche excessive. Le déclin des populations de l’Eléphant d’Afrique est un exemple classique de la chasse excessive.
Perturbations dans les chaînes alimentaires
L’extinction d’une espèce peut condamner les prédateurs à l’extinction, comme dans une réaction an chaîne. Mais cette disparition ne survient que si le prédateur ne se nourrit que d’une espèce. Or, il s’agit d’une relation trophique rare. La perturbation des chaînes alimentaires est probablement une cause moins importante d’extinction que les autres causes abordées précédemment.
Lutter contre l’érosion des sols
Il est grand temps que l’Homme devienne biophile. Ainsi nous préserverons mieux ce que nous aimons. Pour cela, il est nécessaire d’approfondir notre connaissance de nous-mêmes et de notre place dans la biosphère.
« Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants ». (Antoine de Saint-Exupéry)
Marie PINTUELES, Professeur de SVT au Lycée de Lagny sur Marne (77)