Et pourquoi pas ?

Quelques épisodes d’un voyage de 6 mois autour du monde (Présence Mariste N° 261, octobre 2009)

Ludmila Paccalet et David Chabannes sont partis 6 mois en voyage au printemps 2007. Ils livrent quelques impressions aux lecteurs de Présence Mariste… peut-être pour réveiller les globe-trotters qui sommeillent en eux ?!

Et pourquoi ne pas faire un break ? Réaliser ce rêve que nous avions en commun : partir à deux en voyage, à la découverte d’autres horizons, de soi et de l’autre. 8 mois de préparation, 2 gros sacs à dos et nous voilà partis sur les routes !

Que dire de ce voyage aujourd’hui ? De belles rencontres, des paysages à couper le souffle, des temps forts, des galères mais aussi des mains tendues ! L’un des temps forts de ce voyage a été le mariage d’un ami d’enfance avec une jeune femme indienne, à Bangalore (Inde du Sud) : Le mariage, haut en couleurs, nous a offert une belle occasion d’approcher l’Hindouisme. Nous avons tenté de cerner quelques notions… Nous finirons par nous laisser porter par les odeurs de jasmin et d’encens qui rythment la cérémonie. C’est le choc, le décalage est tel que nos raisonnements ne suffisent pas pour tout comprendre. La solution reste alors de se laisser approcher par cet univers si différent, de s’imprégner, et de se concentrer sur la joie qui se dégage de cette union.

Le mariage de notre ami d’enfance à Bangalore en Inde du sud

En Indonésie, ce sont les sourires qui sont contagieux. Un bus en retard ? Un colporteur un peu trop insistant ? Pas moyen de se faire comprendre ?… _Le sourire franc et le regard pétillant d’un passant et hop ! L’énervement laisse place à un sourire ! Quelle belle leçon de vie…

En Nouvelle-Calédonie, les canaques (Mélanésiens) nous ont accueillis avec gentillesse et bienveillance ; à condition bien sûr de respecter leur organisation sociale tribale. C’est ainsi que nous avons appris à « faire la coutume » : avant de traverser des terres ou de pénétrer dans un village, nous nous sommes présentés auprès du chef de tribu et lui avons remis quelques présents (tissus, café, billet de monnaie). En échange, il nous a donné son accord et sa protection pour séjourner dans sa tribu ou pour randonner sur ses terres. La nature tient en effet une place toute particulière dans la culture canaque. Catholiques depuis la colonisation, les mélanésiens gardent cependant un rapport mystique avec leur environnement naturel.

Case d’un grand chef à Lifou en Nouvelle-Calédonie

Nous avons été confrontés au même type de mélange de croyances à San Juan de Chamula dans le Chiapas au Mexique. Sur la place principale du village, une belle église colorée semble superviser le marché quotidien. À l’intérieur, nous sommes tout d’abord surpris par une odeur très forte : le sol est jonché d’épines de pin… les bancs ont disparu et ont laissé place à des petits groupes de personnes assises à même le sol, ici et là. Ils allument des bougies, répandent de l’encens, chuchotent, sacrifient des poulets, récitent des prières. Nous sommes stupéfaits, nous n’avions jamais rien vu de tel. L’ambiance est fascinante mais nous ne nous sentons pas à notre place. Notre présence ne semble pas les importuner mais nous avons le sentiment d’être intrusifs et nous sortons.

Le marché de San Juan de Chamula au Chiapas au Mexique

Et pourquoi pas ?

Finalement, aller à la rencontre de l’autre, même s’il peut parfois paraître différent, hostile, incompréhensible, nous aura permis de sentir l’humanité en chacun, quelque chose d’universel, de beau, de grand.
Cette belle expérience s’est parfois transformée en véritable épreuve pour notre couple. Il a fallu traverser quelques tempêtes mais aujourd’hui notre confiance mutuelle s’est agrandie et fortifiée. Nous avons beaucoup reçu au cours de ce périple et espérons être à notre tour ce sourire ou cette main tendue.

Ludmila et David
(paru dans Présence Mariste, N° 261, octobre 2009)

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