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Politique et médias

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L’individu moderne est dépossédé de lui-même par les médias - Deux Llvres à lire, pour être plus conscient de ce qui nous arrive ! (Présence Mariste n°291, avril 2017)

Politique et médias sont intimement liés. À tel point que l’on parle des médias comme du quatrième pouvoir !
Les médias sont tellement présents dans notre vie de tous les jours que nous devons accepter la difficulté de distinguer ce qui est notre pensée propre de celle qu’ils nous inculquent…

Les médias pensent comme moi !

Les médias pensent comme moi

En 1997, nous avons pu lire le livre de François Brune « Les médias pensent comme moi ! » Ce titre illustre bien l’illusion de liberté de pensée que nous pouvons avoir !

Le thème du livre est de montrer que l’individu moderne est dépossédé de lui-même par les médias. Un vaste discours anonyme parasite chaque jour sa pensée et sa parole. Il croit avoir des idées, et il ne fait que répéter les clichés à la mode. Il croit exprimer, et ses lèvres récitent les formules de tout le monde. Or, ce discours n’est pas neutre. Il forme une véritable idéologie, dont la finalité semble claire : dépersonnaliser le citoyen pour le soumettre aux impératifs de l’ordre socio-économique. 

Propos exagérés ?
Pas sûr quand on voit les horizons que nous présente un certain nombre d’émissions de téléréalité, certains de nos journaux télévisés, l’impact des jeux du cirque moderne que devient le sport et les vagues de publicité qui inondent nos écrans ! Livre à relire, pour être plus conscient de ce qui nous arrive !

Les nouveaux chiens de garde

Livre à relire aussi et film à revoir : « Les nouveaux chiens de garde » de Serge Halimi.
Le titre fait référence à l’ouvrage Les Chiens de garde  (1932), dans lequel Paul Nizan dénonçait les analyses des philosophes les plus célèbres de son époque : ceux-ci, pour Nizan, garantissaient la perpétuation de l’idéologie bourgeoise, en décrivant l’homme dans son identité idéale et immuable plutôt que dans son existence particulière et matérielle. Le livre de Serge Halimi commence par un exergue extrait de l’ouvrage de Nizan : « Nous n’accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu’au pouvoir des banquiers. »

Les nouveaux chiens de garde

Il se clôt ainsi :
« Parlant des journalistes de son pays, un syndicaliste américain a observé : “Il y a vingt ans, ils déjeunaient avec nous dans des cafés. Aujourd’hui, ils dînent avec des industriels.”
En ne rencontrant que des “décideurs”, en se dévoyant dans une société de cour et d’argent, en se transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le journalisme s’est enfermé dans une classe et dans une caste. Il a perdu des lecteurs et son crédit. Il a précipité l’appauvrissement du débat public. Cette situation est le propre d’un système : les codes de déontologie n’y changeront pas grand-chose. Mais, face à ce que Paul Nizan appelait “les concepts dociles que rangent les caissiers soigneux de la pensée bourgeoise”, la lucidité est une forme de résistance. »

(Publié dans « Présence Mariste » n°291, avril 2017)

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