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Retraite et silence

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C’était une atmosphère de paix et de sérénité favorable à la méditation, à la contemplation et au respect de chacun. Autrement dit une grande liberté pour vivre un chemin intérieur, une véritable rencontre, un vrai souffle de vie. (Présence Mariste n°304, juillet 2020)

Pierre :

Marie-Odile et Pierre MARTIN


Nous avions fait un beau voyage de quatre semaines dans le grand sud de l’Inde, passé chez nous les fêtes de Noël et de Nouvel An avec tous nos quatre enfants et onze petits-enfants. Nous commencions seulement à émerger.

Mais il y avait comme un petit malaise dans notre couple. Un samedi soir de début février, au moment de la tisane, alors que nos regards se croisaient, je lance « ça fait un peu de temps que nous n’avons pas fait de retraite, ça pourrait nous faire du bien et à notre couple ». Réponse immédiate « j’avais à l’instant la même idée ».

Aussitôt je bondis sur mon ordinateur à rechercher sur les sites où nous avions déjà fait des retraites, en individuel ou en couple. J’y trouve des propositions mais qui n’étaient pas adéquates soit en objet soit en date sauf sur le site des Foyers de Charité : « Du temps pour le Christ, prier : pourquoi, comment – Retraite de 6 jours pour tous – Retraite fondamentale », c’est en Tarentaise et dans 1 semaine (nous habitons la région lyonnaise).

Du temps libre pour contempler la nature, faire du ski ou de la marche en silence
Photo : Foyer de Charité

Marie-Odile :
Nous nous regardons. « Très bien, merci Seigneur, pourvu qu’il y ait encore de la place ». Pierre fait, dans la foulée, l’inscription sur le site des Foyers de Charité sans même lire les détails d’organisation du lieu. Sans retour, le jeudi suivant en début d’après-midi, nous appelons au téléphone directement la maison de retraite. Notre dossier n’avait pas été transmis et il restait de la place.

C’était dans un vieux chalet retapé du haut village de Grand Nave, cadre sublime, tout blanc, montagne et village ; nous n’avons eu que du beau temps. Un couple permanent s’occupe de l’intendance avec la présence d’une dame et un prêtre âgés. Nous participons au service et à la vaisselle.

P : Retraite totalement en silence sauf le premier et dernier repas. Deux enseignements le matin, temps libre en début d’après-midi pour contempler la nature, faire du ski ou de la marche en silence puis l’eucharistie. Plusieurs temps de prière seul ou ensemble et accompagnement spirituel si besoin.

MO : Les repas pris en silence me permettaient une très bonne intériorisation des enseignements et du vécu. C’était une atmosphère de paix et de sérénité favorable à la méditation, à la contemplation et au respect de chacun. Autrement dit une grande liberté pour vivre un chemin intérieur, une véritable rencontre, un vrai souffle de vie.

Le monde des hommes a oublié les joies du silence, la paix
de la solitude, ce qui est nécessaire dans une certaine mesure
pour la plénitude de la vie humaine.
(Thomas MERTON)

Pour ma part je désirai ce silence, afin d’avoir une meilleure écoute intérieure, de me laisser rejoindre par l’Esprit Saint et découvrir ce qui était bon pour moi, pour notre couple et recevoir la force d’avancer sur ce chemin de vie, de plus de vie et dépasser nos difficultés. Dans notre chambre, nous respections ce silence avec des échanges très brefs pour le nécessaire afin de respecter le cheminement du conjoint. Nous étions le seul couple sur une quinzaine de personnes.

P : Profiter d’un oratoire avec la présence du Seigneur, en particulier au milieu de la nuit, pour prier certains temps seul, certains temps en couple en silence, c’était sublime.

Marie-Odile et Pierre MARTIN
(Publié dans « Présence Mariste » n°304, juillet 2020)

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