PM 300

Esquisse d’un bilan

Présence Mariste n° 278
P Mariste

Faire un bilan d’une activité éditoriale de presque une centaine d’années (1921-2019) sans compter le Bulletin de l’Œuvre des Juvénats, et de presque 500 numéros nécessiterait une étude approfondie. Je me contenterai de quelques remarques rapides et assez subjectives. L’élément le plus stable et au fond peu surprenant, c’est le souci de donner une information sur les œuvres éducatives maristes aux échelons national et international. J’hésiterais à affirmer que la présentation de l’esprit mariste est une autre constante car il me semble qu’au fil des années, et des directeurs, il est pensé de manière assez variable. Et de toute façon ce sujet est commandé par les événements et commémorations.

En fait, bien des contenus de la revue, importants à une époque, se transforment, s’amenuisent ou même disparaissent. Rien de plus clair à ce sujet que le thème de la vocation que la fin des juvénats vers 1970 réduit à peu de chose. D’autres sujets deviennent au contraire importants, comme la Famille mariste, L’Hermitage comme lieu de pèlerinage…

Mais c’est peut-être dans le public visé que les changements sont les plus grands. Au départ, le Bulletin s’adresse en priorité aux Frères comme support pour une promotion de la vocation mariste auprès des jeunes des écoles. Parents et bienfaiteurs ne sont pas oubliés mais en retrait me semble-t-il. Vers 1950 on s’oriente brièvement vers une revue pour les jeunes puis on revient partiellement aux cibles antérieures. Lorsque la revue devient l’organe de la Fédération des Anciens Elèves elle opte pour un public adulte : Anciens Elèves bien sûr, mais aussi parents et enseignants. Les jeunes et les bienfaiteurs ne me paraissent plus concernés qu’à la marge.

Présence Mariste n° 285
P Mariste

Il faut sans doute souligner aussi une mutation de la revue que je situerais volontiers dans les années de la direction du F. Paul Boyat vers 1970-80. Auparavant, celle-ci était en quelque sorte artisanale : gérée par un très petit nombre de Frères, souvent âgés, dont la revue n’est pas l’unique activité. Au fond, elle ne vit que grâce à un labeur acharné et à un dévouement sans bornes. Il ne semble pas y avoir de comité de direction très organisé ni de partage clair des tâches de rédaction, administration et même impression. Le temps de F. Paul Boyat serait donc celui de la transition, esquissant un réel professionnalisme qui s’épanouira rapidement après lui : rédaction, administration et impression sont clairement distinguées et les sujets définis à l’avance par des comités de rédaction. L’impression de coup par coup assez fréquemment donnée par la revue s’estompe.

Il reste néanmoins que, malgré une réelle qualité de fond et de forme, la revue a du mal à vivre car souffrant d’un réseau réduit et surtout d’une relative indifférence des Frères eux-mêmes qu’il serait téméraire de vouloir expliquer.

F. André LANFREY

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