Récit de voyage : notre séjour au Liban et Syrie, chez les frères maristes

Un voyage enrichissant

[bleu] C’était un soir autour de la table :

  • Vous ne connaissez pas la Syrie ?
  • Alors, venez donc avec nous découvrir ce pays et le soleil sur les visages de nos amis, les Frères Maristes, et partager des moments avec leur communauté.

Ce projet de rencontre prend bientôt vie et déjà nos amis se réjouissent de connaître et d’échanger avec les Frères.
Pour nous, après quatre ans d’échanges par courriel, ce retour sur le sol de Syrie rechargera nos batteries, élargira notre regard et nourrira notre esprit.

Frère André à Byblos

Une surprise nous attend, en atterrissant à Beyrouth, c’est l’accueil à Jbeil ou Byblos, par la communauté libanaise des Frères Maristes. Sur les hauteurs de la ville, une grande demeure entourée d’un jardin côtoie l’école centenaire. Devant la porte, se tient Fr Georges Sabé, les bras largement ouverts et son sourire oriental, reflet de la chaleur du cœur, celle des Frères Maristes qui rayonnent à travers le monde.

Aussitôt, les bagages déposés, nous voici emmenés par Fr André, érudit inépuisable et expert de l’histoire de Byblos qui nous fera parcourir les siècles de l’Antiquité à nos jours. On se faufile entre les voitures en suivant, à la trace, la robe grise de Fr. André. Ses explications référenciées d’histoire et des Écritures, sont souvent interrompues par ses nombreux saluts aux passants qui, de loin, reconnaissent sa silhouette agile et vive. Au repas, on rencontrera tous les autres Frères jeunes ou moins jeunes.

Conduits par Fr Georges Sabé, nous découvrirons sur les hauteurs les nombreux monastères de la Vallée Sainte (Nahr Kadisha) avec ses vies de saints, les miracles, les apparitions, les reliques et même des casseroles pour exaucer des vœux. Mon esprit cherche où sont les saints d’aujourd’hui ? Me revient alors le Credo : « Je crois à la communion des saints », à la communion universelle avec Jésus Christ. Soudain, un souffle d’air nous apporte la senteur douce et ravigotante des cèdres ; nos pas sillonnent entre les troncs séculaires avec leurs branches écartées tels des doigts implorant le ciel de préserver leur forêt.

Les cèdres altiers et superbes du Liban (Isaïe 2, 13)

Au monastère de Becharré, la peinture de Khalil Gibran dévoile un autre côté du « Prophète ».

Le lendemain à l’aube, le train nous conduira vers Alep après un passage de frontière habilement négocié par le chauffeur de taxi. Par la fenêtre du train s’ouvre une campagne fertile où les vergers reposent après la récolte ; plus loin les cultures maraîchères montent jusqu’à la forêt de pins.
Arrivés de nuit à la gare d’Alep au décor impérial, Leyla Antaki et Fr Georges Sabé nous emmèneront retrouver les habitués de la communauté. C’est en dégustant le souper accompagné d’un bon vin, qu’on nous propose un programme aleppin.

Villes mortes

À la découverte des villes mortes, commentées par Fr Georges Sabé, nous restons muets face aux impressionnants vestiges, témoignages vivants de nos origines chrétiennes. Ces basiliques restées debout à travers tant de siècles et qui, malgré les pillages, semblent nous parler de Paul, des pèlerins ; on voit les fidèles assis dans le « béma » et le sacristain œuvrer près de l’abside. Quelle solide foi soutient ces pierres ! Quel contraste avec notre foi défaillante ! Au retour, on traverse le village des Isabites qui vouent un culte au mal pour s’en protéger.

Au matin suivant, nous sommes invités à la réunion des enseignantes et à la visite de l’école « apprendre à grandir ». Une nuée d’enfants qui courent chacun vers sa classe décorée selon les âges.

L’école « Apprendre à vivre » d’Alep

Ils oscilleront tous au jeu d’équilibre sur des tabourets, sous l’œil encourageant de Fr Georges et des enseignantes.

L’après-midi, nous reverrons le vieil Alep, son souk et le quartier chrétien foisonnant des différentes églises orientales. Vers le soir, rencontre avec les responsables du programme « Oreille de Dieu » et chacune d’elles nous présente son travail de groupe avec l’enthousiasme qui fait traverser les difficultés.

Bain rafraîchissant dans l’Euphrate, et rencontre-surprise avec des paysans qui récoltent coton et sésame. On boira le lait de leurs moutons, on bercera leur dernier-né et un plant de menthe de leur jardin viendra pousser dans le nôtre.

Au repas du départ, on savoure les délices culinaires de Georgette et de son aide.

Après la visite du jardin de Fr Hakim, où fleurit ce qui a supporté la canicule, nous voilà sur le retour, comblés par cet accueil et témoins admiratifs de l’action des Frères Maristes au Proche-Orient.

Dominique OLGIATI DES GOUTTES
(Paru dans Présence mariste N°267, avril 2011)[/bleu]

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