Présence mariste à Jbail - Byblos (Liban)

Une présence mariste au Liban au sein de quelques établissements scolaires

Je suis Frère Carlos Mario McEwen Ochoa, directeur du collège « Notre Dame de Lourdes » des Frères Maristes à Jbail – Byblos.
J’appartiens à la Province Norandina, mais depuis 8 ans, je travaille dans la Province « Méditerranée », dont 5 années à Monrovia (Liberia) et depuis 3 ans à Jbail (Liban).

Un peu d’histoire.

Un premier envoi de Frères fut réalisé en 1868 à la demande de Pères Jésuites, 5 frères à Ghazir et 3 à Beyrouth pendant sept ans. Le Frère Louis-Marie, deuxième Supérieur Général, qui les avait envoyés, les rappela en 1875.

Un second envoi fut réalisé vingt ans plus tard, en 1895, par le Frère Théophane, 4e Supérieur Général soucieux d’ouvrir des terres d’accueil aux Frères que le Gouvernement français anticlérical chassait de l’enseignement en France. En 1895, cinq Frères arrivèrent à Antoura (Liban) chez les Pères Lazaristes et 5 autres en 1896 chez les Pères jésuites à Beyrouth ; et ainsi chaque année jusqu’en 1903 où ils seront bientôt une quarantaine. Puis, brusquement en 1903, le double, répartis dans les séminaires chez les Arméniens de Bzommar, les Maronites de Kfarhay, les Pères Capucins de Tartous, les Pères Carmes d’Alexandrette, les Pères Jésuites du Caire et Alexandrie (en Égypte), les Pères franciscains à Alep (en Syrie) et les Pères Carmes à Bagdad (en Irak).

Les frères du secteur mariste du Liban

En même temps les Frères ouvrent leurs propres écoles au Liban : à Jounieh en 1899, à Achkout et Amchit en 1900, à Saïda, Batroun, Deir el Qamar et Zahlé en 1904. Devant le nombre et le succès, le « secteur » Proche Orient devient « Province » en 1908 et fonde la future Province de Madagascar en 1911. En 1914, la Province mariste du Liban compte 123 Frères qui enseignent 2 400 élèves.

L’École « Notre Dame de Lourdes »

La Province fonde l’école de Jbail en 1908, en plein centre de la partie chrétienne. Cette école, mise à mal et délabrée par les Turcs pendant la première guerre mondiale reprend vie et activité sans discontinuer depuis 1919 jusqu’à aujourd’hui où elle compte maintenant 1916 élèves, de la maternelle à la Terminale, préparant aux deux baccalauréats, français et libanais, et 151 professeurs ; tous sont de religion chrétienne catholique maronite. Parmi les élèves, on trouve 92 musulmans (4,8%) et 113 orthodoxes.
Cette école est très appréciée et il n’est pas facile d’accueillir davantage d’élèves malgré les multiples demandes. 90% de nos élèves ont des parents qui furent nos élèves tant pour les chrétiens que pour les musulmans.

Exercice sportif dans la cour du collège

La communauté mariste compte six frères (2 Français, 2 Libanais, 1 Syrien, et un Colombien) ; trois Frères travaillent au collège comme catéchistes, profs d’espagnol, de karaté et dans la Pastorale ; les frères âgés collaborent par leur présence, leur prière et leur exemple.

L’enseignement est donné en français, arabe et anglais et prépare aux Baccalauréats en Science, Mathématique, Économie et Sociologie.

Intérêt et défi pour l’avenir de notre présence au Liban.

Comme l’ont fait remarquer les évêques du Synode Proche Oriental et le Frère Supérieur Général lors du Chapitre Provincial de la Province « Méditerranée », la présence d’institutions chrétiennes dans cette région du monde est d’une très grande importance L’école catholique, en particulier, est un lieu de rencontre interreligieuse et de dialogue des cultures pour la paix.

Le climat politique et religieux de ce Proche-Orient est très complexe et requiert de tous les acteurs une attention et une action appropriée, une nécessaire éducation à la convivialité et au respect mutuel, recherchant les valeurs qui nous unissent et non celles qui nous divisent ou nous différencient.

Élèves de Jbail au marathon de Beyrouth

La présence chrétienne est absolument nécessaire pour l’avenir de la paix religieuse dans ce Proche-Orient, et nos établissements maristes sont d’une grande efficacité pour le maintien ou le retour des chrétiens dans leurs terres ancestrales.

Et nous avons besoin de frères pour répondre à ce grand défi de l’histoire politique et religieuse.

Frère Carlos Mario
paru dans Présence Mariste N° 268, juillet 2011

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