Le couple et la famille bénis par Dieu

Le couple et la famille sont bénis par Dieu. N’est-ce pas une bonne nouvelle pour aujourd’hui et pour demain ?

Dieu a voulu le couple et la famille. Le Livre de la Genèse nous rappelle la création de l’homme et de la femme et la bénédiction reçue de Dieu. Il nous dit l’appel lancé à l’homme pour qu’il quitte son père et sa mère, qu’il s’attache à sa femme et que tous deux ne fassent plus qu’un. Il nous dit l’invitation à être féconds pour peupler la terre offerte par Dieu aux hommes pour qu’ils s’y épanouissent.

Un livre biblique moins connu – le livre de Tobie- manifeste lui aussi la bénédiction de Dieu sur le couple. Une bénédiction tellement repérée par Tobie et Sara qu’ils y répondent eux-mêmes par une prière de bénédiction.

Tobie et Sara, dans leur prière, commencent par bénir Dieu d’avoir créé Adam et Ève.
« C’est toi qui as fait Adam, c’est toi qui as fait pour lui une aide et un soutien, sa femme Ève, et de tous deux est née la race des hommes. »
(Tb 8, 6a)

Puis ils invoquent le Seigneur pour eux-mêmes. Le Père Jean-Claude Sagne, dans un beau livre intitulé « Le mystère de l’amour dans le mariage », rappelle que Tobie manifeste le désir d’épouser Sara par « souci de la vérité » (Tb 8, 7a) et il commente ces mots ainsi :
« La vérité qui seule peut fonder le lien conjugal, c’est le don de Dieu qui confie l’homme et la femme personnellement l’un à l’autre. Se reconnaissant donnés par Dieu l’un à l’autre »,
ajoute-t-il,
« ils peuvent accueillir et transmettre la bénédiction de Dieu. La vérité de l’amour est le consentement partagé à l’élection divine. »
Avant de conclure :
« Dieu est fidèle. En appelant ensemble l’homme et la femme, il les bénit, c’est-à-dire qu’il les rend capables d’accueillir et d’exprimer sa vie par leur union et leur fécondité. »

Noces de Cana. Peinture d’Arcabas, détail. Sanctuaire de N.D. de la Salette

Le couple et la famille bénis par Dieu, c’est ce que nous retrouvons aussi dans l’évangile. Comment ne pas rappeler ici le passage de l’évangile selon St Jean qui nous présente Jésus aux noces de Cana (Jn 2, 1-11). Ce n’est pas moins de 600 litres d’un vin savoureux que Jésus offre aux invités de cette noce, sans doute nombreux, il est vrai, puisqu’il s’agit d’une noce moyen-orientale où la tradition veut qu’on invite largement.

Une abondance qui manifeste la surabondance du don de Dieu. Une surabondance qui se déverse à profusion sur les nouveaux époux et sur leurs invités.

Le couple et la famille bénis par Dieu, c’est ce que nous retrouvons encore au chapitre 5 de l’épître aux Éphésiens. Dans ce texte, non seulement le couple est béni mais St Paul nous dit que le couple, dans son alliance conjugale, est signe de l’alliance du Christ avec l’Eglise.
« Ce mystère est grand, écrit-il : je le dis en pensant au Christ et à l’Eglise »
(Ep. 5, 32).
C’est d’ailleurs notamment sur la base de ce texte que l’Église a reconnu dans le mariage un authentique sacrement.

Si le texte de l’hymne à la charité, dans la première épître aux Corinthiens, ne traite pas directement de l’amour matrimonial – ce texte parle du Christ -, ce n’est sans doute pas un hasard s’il est pourtant aussi souvent choisi comme lecture dans les célébrations de mariage. Seul le Christ a pu vivre parfaitement un amour qui
« prend patience, rend service, ne jalouse pas, ne s’emporte pas, supporte tout et espère tout »
(extraits du ch.13).

Mais les époux, signes de l’amour du Christ pour l’Église, souhaitent tellement vivre de ces valeurs évangéliques qu’ils sont heureux de les entendre proclamer le jour de leur mariage. Comme ils sont heureux d’entendre que « l’amour ne passera jamais ». Cette affirmation, qui conclut l’hymne à l’amour-charité, sonne alors comme l’affirmation d’un amour éternel, par-delà la mort elle-même. Affirmation d’un amour éternel qui rejoint profondément l’aspiration à l’infini qui marque aussi leur amour et leur vie.

Le couple et la famille sont bénis par Dieu. C’est une grâce à accueillir ; c’est aussi une mission à accomplir. Dans sa lettre apostolique « Au début du nouveau millénaire » (n°47), Jean-Paul II invitait fortement à
« faire en sorte que, par une éducation évangélique toujours plus complète, les familles chrétiennes donnent un exemple convaincant de la possibilité d’un mariage vécu de manière pleinement conforme au dessein de Dieu et aux vraies exigences de la personne humaine : de la personne des conjoints et surtout de celle, plus fragile, des enfants. »

Le couple, dans son alliance conjugale, est le signe de l’alliance du Christ et de l’Eglise.
Tapisserie Chapelle Aéroport de Bruxelles

Il y a, hélas, tant de situations familiales où les personnes, notamment les plus fragiles ou les plus vulnérables, sont blessées. Mais, dans mon ministère de prêtre, j’ai la joie de rencontrer de nombreuses familles qui témoignent par leur sérénité et par leur épanouissement de ce que permet une union stable et durable fondée sur Jésus-Christ. C’est une bénédiction ! Et, bien souvent, je mesure tangiblement combien sont complémentaires les différentes vocations. Si, dans mon ministère de prêtre, je suis configuré au Christ pour agir en son nom, j’accueille avec joie le signe d’alliance dont sont porteurs les époux. Un signe si précieux pour l’Église et pour le monde.

Oui, le couple et la famille sont bénis par Dieu. N’est–ce pas une bonne nouvelle pour aujourd’hui et pour demain ?

Père Pierre DESSALCES, prêtre du diocèse de St-Etienne

(Publié dans « Présence Mariste » n°252, juillet 2007)

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