Agriculture et environnement : De jeunes chrétiens du monde rural s’interrogent…

Un jeune animateur du MRJC dans les Monts du lyonnais donne son point de vue sur cette question.

Frédéric Gloria est un jeune d 24 ans des Monts du lyonnais. Il est animateur permanent du MRJC (Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne) dans le diocèse de St Etienne. Présence Mariste le remercie très vivement d’avoir accepté de donner son point de vue comme jeune engagé dans un mouvement chrétien.

Mon engagement écologique

Je vis à la campagne et je travaille pour que des jeunes s’engagent, en tant que chrétiens, à construire le milieu rural et à le rendre vivant. La protection de la nature et de notre « environnement » de vie est un élément de mon engagement écologique. Mais réduire l’écologie à la protection de la nature serait très réducteur aujourd’hui.

Je suis régulièrement en contact avec de jeunes agriculteurs, et leur travail avec « le vivant », me parle en tant que chrétien. Ils s’occupent de produire notre alimentation, d’entretenir les espaces et, dans un certain sens, assurent un lien social autour d’eux.
Tous ne sont pas « des environnementalistes » ; ils doivent vivre une tension entre la nécessité de rendement et une agriculture paysanne traditionnelle. La « création » peut nous renvoyer à notre devoir de poursuivre l’œuvre de Dieu, dans le respect de l’homme, mais aussi de ce qui l’entoure, de son environnement de vie.

Lutter contre tout ce qui défigure l’environnement

Deux grands débats défrayent régulièrement les chroniques La prolifération des OGM et, plus récemment, les biocarburants. Deux débats qui concernent une fois de plus le milieu rural et notre rapport avec le vivant. Deux questions qui nous renvoient à des choix de société et dont les réponses nous échappent peut être.

Les organismes génétiquement modifiés

Produire des OGM, c’est modifier génétiquement des plants de semences afin qu’ils puissent résister à diverses maladies, être produits sans trop d’eau ou d’engrais polluants ou répondre à un certain rendement.

En tant que chrétien et être humain, je m’interroge sur le fait que des hommes interviennent sur le vivant, le modifient à leur guise, sans prendre en compte d’éventuelles conséquences sur l’organisme humain, sur l’environnement, et sur l’évolution des espèces. Un peu comme si l’homme se prenait pour Dieu.

Les biocarburants

Il s’agit de produire du carburant pour nos automobiles à partir de cultures végétales afin de remplacer le pétrole.

Au premier abord, cela paraît plutôt intéressant, car moins polluant. De plus, on sort de la dépendance du pétrole d’origine fossile et non renouvelable, pour passer aux biocarburants d’origine végétale et donc quasiment inépuisables !

Mais, car il y a bien un « mais », ce remplacement de carburant ne fait que déplacer les problèmes environnementaux dus à l’utilisation de gasoil. Ces biocarburants génèrent aussi une pollution des sols à cause d’une intensification des cultures ; provoquent une concurrence entre terres agricoles produisant du « carburant » et terrains constructibles, par l’augmentation des prix, poussent à une course à l’innovation technologique, tout en maintenant et même en augmentant des rejets de CO².

Redéfinir nos rapports avec ce qui nous entoure
Se pencher sur les questions environnementales nous amène à redéfinir notre place en tant qu’être vivant, à redéfinir les rapports et attitudes que nous souhaitons entretenir avec ce qui nous entoure. L’écologie interroge nos façons de consommer et de se comporter. Soyons créatifs et sachons, pourquoi pas, acquérir une certaine forme de « sobriété heureuse » !

Frédéric GLORIA

(Publié dans « Présence Mariste » n°250, janvier 2007)

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