Aubenas : Collège l’Immaculée, construire l’Europe avec ses individualités culturelles

Heidi ZAUM, assistante allemande au Collège de l’Immaculée Conception d’Aubenas (Ardèche), nous parle de l’Union Européenne et de l’amitié franco-allemande.(« Présence Mariste » n°245, oct. 2005)

Profondément européenne…

C’est à mon retour en France, après un premier séjour, que j’ai rencontré une personne qui se disait européenne parce qu’elle vivait deux cultures différentes à la maison. Et pour cause, elle était mariée avec une Allemande. Cela m’a fait réfléchir et depuis ce jour là j’ai souvent pensé à ses paroles. Elle avait raison de dire qu’elle faisait partie de l’Europe à cause de ce qu’elle vivait avec son épouse.

Heidi ZAUM, assistante allemande
au Collège de l’Immaculée Conception d’Aubenas…

Je suis d’origine allemande et moi aussi je me sens profondément européenne. Il faut dire que j’ai fait un séjour d’une année en France, non comme une touriste, mais comme assistante de la langue de Goethe au collège de l’Immaculée Conception d’Aubenas, en Ardèche.
Auprès de nombreux amis j’ai aussi profité de l’occasion qui m’était donnée pour apprendre la langue de Molière et faire connaissance avec la culture française, si différente de la mienne.

Je peux dire que j’ai vraiment vécu dans une région de la France profonde, m’associant aux coutumes du pays. Un seul regret pour moi, c’est de n’y être restée malheureusement qu’une seule année. Dans cette situation, loin de mon pays d’Allemagne et loin de ma région de Saxe-Anhalt je me suis sentie de plus en plus européenne. Mais c’est un sentiment qui est difficile à exprimer parce qu’il est très complexe à définir et parce qu’il évolue très lentement.

Multiplicité des langues et des cultures.

Ce sentiment européen s’est développé et renforcé en moi lorsque j’ai commencé à apprendre différentes langues. A présent avec l’Allemand j’en possède sept, bien sûr certaines je les utilise plus que d’autres. Mais avec elles, cela m’a permis d’accéder à différents types de cultures européennes. En conséquence, j’ai pu remarquer que chaque pays avec sa langue et sa culture a un charme très particulier qu’il faut respecter.

Une rue pittoresque d’Allemagne

C’est la raison pour laquelle j’apprécie beaucoup la Communauté Européenne qui est une bonne chose. La vision de former une communauté d’états autonomes, dans laquelle chaque pays peut garder son individualité culturelle et surtout sa langue me paraît bien respecté jusqu’à présent.

Les pionniers de l’amitié franco-allemande.

En ce qui concerne nos deux pays, deux hommes ont été des pionniers de la paix en Europe : Robert Schuman et Konrad Adenauer. Sur les ruines de la deuxième guerre mondiale, nos pays ont signé le 23 octobre 1953 un traité de paix qui n’a cessé de grandir.
Adversaires pendant des siècles, ils se donnent maintenant la main et ils ont construit une amitié très profonde, l’amitié franco - allemande, de laquelle toute l’Europe a pu profiter et l’Allemagne unifiée, malgré certains problèmes est devenue une belle réalité.

Avancer mais prudemment…

Mais de nos jours où les problèmes de la mondialisation s’aggravent de plus en plus, il serait bon je pense, que la Communauté Européenne en reste là, qu’elle ne cherche plus à s’agrandir. Qu’elle cherche avant tout à stabiliser la situation économique et politique actuelle de nos 25 pays de l’Union. J’ai peur qu’un jour la Communauté soit trop élargie et que le système étant trop lourd à gérer, nos responsables n’arrivent plus à régler tous les problèmes qui se sont multipliés par le nombre de pays adhérents.

L’Europe doit se construire patiemment, lentement, avec raison, sinon elle risque de rester une grande utopie.

Heidi ZAUM

(Publié dans « Présence Mariste » n°245, octobre 2005)

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