Nouvelle Zélande : une expérience originale

Frère Douglas Dawick, nous explique le pourquoi et le comment de cette communauté un peu particulière du bout du monde.

Frère Douglas Dawick, Frère Mariste Néo-Zélandais, un des fondateurs de « The Grove », en français « Le Bosquet », nous explique le pourquoi et le comment de cette communauté un peu particulière du bout du monde.

Un peu d’histoire

Quand Mgr Pompallier, mariste, arriva en Nouvelle Zélande en 1838, comme premier évêque, il était accompagné par un Frère Mariste. D’autres, quittèrent la France avec un petit groupe de Pères Maristes, dont St Pierre Chanel, et s’établirent dans plusieurs Iles du Pacifique. Il faudra attendre 1876, pour voir arriver les premiers Frères à Wellington où ils ouvrirent une école primaire. Dès lors, un réseau d’écoles primaires et secondaires s’établit à travers tout le pays, mais aussi dans les Iles du Pacifique.

Le Frère Douglas est assis à gauche sur la photo
de cette communauté d’un nouveau genre

Actuellement, avec le manque des vocations, la majeure partie de l’enseignement est assurée par des enseignants laïcs avec une présence minime de Frères dans les écoles.

Naissance de « THE GROVE »…

En janvier 2001, s’ouvrit à Lower Hutt une communauté nouvelle d’un nouveau genre. Fondée par deux Frères, c’est une œuvre pour la Pastorale auprès de Jeunes Adultes Maristes (MYAM = Marist Youth Adult Ministry). Elle comprend des Frères, des jeunes garçons et filles, en âge postscolaire mais désireux de rayonner et d’étendre autour d’eux le charisme de St Marcellin Champagnat. Ces jeunes ont entre 19 et 35 ans.

Pourquoi cette expression : « The Grove » ? Tout simplement, à cause de l’adresse initiale de leur résidence située au « numéro 2 de Damian Grove ». En 2006, la communauté déménage mais comme les jeunes aiment les symboles, le nom demeure.

Ces jeunes adultes se voient proposer une expérience de vie communautaire chrétienne pendant un an. Ils contribuent financièrement aux dépenses quotidiennes de la communauté, poursuivent leurs études ou ont un emploi et participent également à des activités sociales ou sportives.

L’actuelle communauté comprend deux Frères, trois filles et deux garçons ; répartition qui semble favoriser un équilibre d’ensemble.

Ce qui caractérise cette communauté des bouts du monde ?

C’est une communauté au sein de laquelle chacun s’accepte, se respecte, se soucie de l’autre et est sensible aux besoins de l’autre. L’esprit et les valeurs de St Marcellin Champagnat sont les fondements de base existentiels du « Bosquet ». Les jeunes viennent ici pour partager. « Le Bosquet » devient un centre de spiritualité mariste.

Le partage des tâches quotidiennes, l’entretien du bâtiment et de ses environs transforme la propriété en un « chez nous ». Année, après année, les personnes avec qui nous vivons deviennent « notre famille ». C’est ce qui fait l’intérêt majeur de la communauté.

Comme dans toute « famille », on y pratique l’hospitalité. Chaque mois, les membres souhaitent la bienvenue à d’autres jeunes adultes au cours de soupers amicaux. Certains d’entre eux se sont éloignés de l’Église institutionnelle, mais continuent à avoir des aspirations et des besoins spirituels. Ils trouvent au « Bosquet » une écoute attentive et le moyen de se ressourcer.

Chaque soir, la prière communautaire, autour de la table, se veut un moment de convivialité et de partage spirituel.

La prière communautaire, moment fort de la communauté

Les rencontres mensuelles avec d’autres jeunes adultes permettent d’éduquer à une spiritualité véritablement apostolique et immergée dans le monde où nous vivons. Pendant ces moments, la communauté s’enracine toujours davantage dans l’Évangile et les valeurs maristes. Nous découvrons ainsi comment elles peuvent se refléter dans la vie quotidienne.

Parfois, certains jeunes qui ont besoin de quelques jours pour « faire une pause » trouvent au « Bosquet » l’hospitalité, la chaleur, le lieu et la tranquillité d’esprit nécessaires.

Nous aidons les jeunes adultes qui nous entourent à grandir personnellement, socialement et spirituellement et nous prenons part aux diverses activités sociales, estudiantines et religieuses.

Nous nous tournons aussi vers la jeunesse défavorisée et les gens dans le besoin.

Notre manière d’être solidaires …

Il est difficile d’organiser des actions solidaires qui intéressent toute la communauté, car les agendas ne coïncident pas toujours. Notre magazine trimestriel renseigne sur les actions de solidarité de chacun, notre message hebdomadaire par E-mail envoyé à quelques 200 jeunes adultes et Frères donne des informations sur nos démarches respectives.

Cependant, en 2007, l’ensemble des membres de la communauté a décidé d’accompagner, au niveau de la pastorale, quelques jeunes élèves du Collège St Bernard, voisin, qui éduque dans la plus pure tradition mariste et cela semble aboutir.

En conclusion, le but du « Bosquet » est que chaque membre quittant la Communauté ait l’impression, au moment de partir, d’être un peu « Mariste » au fond d’eux-mêmes, même si, auparavant, très peu d’entre eux connaissaient des Frères.

Frère Douglas DAWICK
Traduction Isabelle HERCHE

(Publié dans « Présence Mariste » n°253, octobre 2007)

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