PM 302

Ecologie, violence et sacré

Cet article est construit essentiellement à partir de passages de l’Encyclique « Laudato Si » du Pape François, publiée le 18 juin 2015. Elle actualise la doctrine sociale de l’Église sur l’écologie. Chaque paragraphe cité a sa référence à la fin.

Prière pour notre terre

Dieu Tout-Puissant qui es présent dans tout l’univers et dans la plus petite de tes créatures,
Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe,
répands sur nous la force de ton amour pour que nous protégions la vie et la beauté.
Inonde-nous de paix, pour que nous vivions comme frères et sœurs
sans causer de dommages à personne.
Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés
et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux.
Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs,
pour que nous semions la beauté et non la pollution ni la destruction.
Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits
aux dépens de la terre et des pauvres.
Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, émerveillés,
à reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures
sur notre chemin vers ta lumière infinie.
Merci parce que tu es avec nous tous les jours.
Soutiens-nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. (n° 246)

Accueil et dialogue

« Laudato si’, mi’ Signore », - « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d’Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe » (n° 1)

Dans la présente Encyclique, je me propose spécialement d’entrer en dialogue avec tous au sujet de notre maison commune (n° 3). C’est notre humble conviction que le divin et l’humain se rencontrent même dans les plus petits détails du vêtement sans coutures de la création de Dieu, jusque dans l’infime grain de poussière de notre planète » ( n° 9).

Amour et création

La création est de l’ordre de l’amour. L’amour de Dieu est la raison fondamentale de toute la création : « Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé » (Sg 11, 24) (n° 77).

En même temps, la pensée judéo-chrétienne a démystifié la nature. Sans cesser de l’admirer pour sa splendeur et son immensité, elle ne lui a plus attribué de caractère divin. De cette manière, notre engagement envers elle est davantage mis en exergue. Un retour à la nature ne peut se faire au prix de la liberté et de la responsabilité de l’être humain, qui fait partie du monde avec le devoir de cultiver ses propres capacités pour le protéger et en développer les potentialités (n° 78).

Cette présence divine, qui assure la permanence et le développement de tout être, « est la continuation de l’action créatrice » (n° 80).

Émerveillement et crainte

L’être humain est image de Dieu, cela ne doit pas nous porter à oublier que chaque créature a une fonction et qu’aucune n’est superflue. Tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu, de sa tendresse démesurée envers nous.

Le sol, l’eau, les montagnes, tout est caresse de Dieu. L’histoire de l’amitié de chacun avec Dieu se déroule toujours dans un espace géographique qui se transforme en un signe éminemment personnel, et chacun de nous a en mémoire des lieux dont le souvenir lui fait beaucoup de bien (n° 84).

Dieu a écrit un beau livre « dont les lettres sont représentées par la multitude des créatures présentes dans l’univers ». Les Évêques du Canada ont souligné à juste titre qu’aucune créature ne reste en dehors de cette manifestation de Dieu : «  Des vues panoramiques les plus larges à la forme de vie la plus infime, la nature est une source constante d’émerveillement et de crainte. Elle est, en outre, une révélation continue du divin  » (n° 85).

Après cette longue réflexion, à la fois joyeuse et dramatique, deux prières sont à notre disposition : l’une que nous pourrons partager, nous tous qui croyons en un Dieu Créateur Tout-Puissant ; et l’autre pour que nous, chrétiens, nous sachions assumer les engagements que nous propose l’Évangile de Jésus, en faveur de la création.

Prière chrétienne avec la création

Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures, qui sont sorties de ta main puissante.
Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence comme de ta tendresse. Loué sois-tu.
Fils de Dieu, Jésus, toutes choses ont été créées par toi.
Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie, tu as fait partie de cette terre,
et tu as regardé ce monde avec des yeux humains.
Aujourd’hui, tu es vivant en chaque créature avec ta gloire de ressuscité. Loué sois-tu.

Esprit-Saint, qui par ta lumière orientes ce monde vers l’amour du Père
et accompagnes le gémissement de la création,
tu vis aussi dans nos cœurs pour nous inciter au bien. Loué sois-tu.

Ô Dieu, Un et Trine, communauté sublime d’amour infini,
apprends-nous à te contempler dans la beauté de l’univers, où tout nous parle de toi.
Éveille notre louange et notre gratitude pour chaque être que tu as créé.
Donne-nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.
Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde
comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre,
parce qu’aucun n’est oublié de toi. I

llumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent pour qu’ils se gardent du péché de l’indifférence,
aiment le bien commun, promeuvent les faibles,
et prennent soin de ce monde que nous habitons.
Les pauvres et la terre implorent :
Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie,
pour préparer un avenir meilleur,
pour que vienne ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.
Loué sois-tu. Amen (n° 246).

Recueilli par Emmanuel de Marsac
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