PM 305

Sport et société

Annie Girka

Facteur d’intégration

Aujourd’hui, le sport a une place importante au sein de notre société. Il permet d’extérioriser ses émotions, de vivre sa passion, d’être épanouis ; c’est un révélateur de personnalité et un outil très puissant pour l’éducation. Il permet aussi de s’intégrer à un groupe. Il est en effet vecteur de communication entre les hommes, un moyen d’échange

Les ressources du Centre National pour le Développement du Sport (CNDS) qui contribuent à un soutien renforcé aux actions territoriales en faveur du sport pour tous et au soutien à la construction et à la rénovation des équipements sportifs sont consacrées en priorité à cinq publics cibles :

  • Les jeunes scolarisés, notamment au travers des activités sportives d’accompagnement éducatif en temps périscolaire.
  • Les habitants des quartiers en difficulté, en particulier les zones urbaines sensibles, auxquels le CNDS consacre 15% de ses crédits d’intervention disponibles.
  • Les jeunes filles et les femmes, dont le taux de pratique reste inférieur à celui du public masculin.
  • Les personnes handicapées, qui doivent pouvoir accéder à la pratique sportive quel que soit leur type de handicap.
  • Les habitants des zones rurales en risque de désertification, où il importe de préserver les possibilités de pratique sportive par le développement de politiques de mutualisation et d’aménagements.

Voyons quelques exemples

Sport periscolaire-roller-en-famille

Tout d’abord celui des jeunes scolarisés
Selon le Dr Michel Binder, pédiatre, médecin du sport de l’enfant et de l’adolescent à la Clinique du sport Paris V développe ainsi le culte de l’effort, la volonté, le désir de réussir pour être meilleur que l’autre, mais aussi que soi-même… Rencontrer des adversaires ou jouer avec des coéquipiers permet, en outre, de développer la sociabilité, l’esprit d’équipe, mais aussi le respect de l’autre. Sur le plan social, le sport pratiqué dans un club élargit les relations.

Les activités sportives sont aussi bénéfiques aux élèves en difficulté. Un enfant en échec scolaire, mais performant en sport, peut se sentir revalorisé par ses succès en dehors de l’école. En effet, sur le plan psychologique, le sport donne confiance en soi, permet d’acquérir une certaine autonomie, et renforce l’esprit d’entraide. Pour les enfants agités, cela peut leur permettre de défouler un trop-plein d’énergie.

L’intégration de personnes handicapées
La Fédération Française Handisport tend à rapprocher valides et invalides dans les clubs sportifs. Les athlètes handicapés s’entraînent régulièrement avec les athlètes valides. Les sports amateurs pour invalides permettent d’en bénéficier pour la santé et le développement personnel. Cela leur permet de se faire reconnaître dans la société, en montrant leurs potentiels au lieu de leurs limites. En effet, grâce au sport, la personne se sent plus autonome, réapprend à sentir son corps, à l’utiliser. La personne fait donc un pas de plus vers le dépassement de son handicap. L’intégration des personnes handicapées implique pour elles de se trouver dans un environnement où elles se sentent bien, appréciées par les autres pour ce qu’elles sont, et acceptées dans leur différence. De plus, une pratique sportive favorise l’accès à une vie sociale épanouie. C’est d’autant plus juste pour les personnes handicapées dont les capacités sportives peuvent avoir un réel impact sur leur intégration au sein d’un groupe ou d’une communauté.

La Fédération Française Handisport tend à rapprocher valides et invalides dans les clubs sportifs. Les athlètes handicapés s’entraînent régulièrement avec les athlètes valides. Les sports amateurs pour invalides permettent des bénéfices pour la santé et le développement personnel. En pratiquant un sport collectif, le handicapé n’est plus différent ni assisté ; il est acteur du jeu.

Facteur d’exclusion

Mais on peut aussi considérer le sport comme facteur potentiel d’exclusion sociale. C’est un aspect plus délicat. En effet, si le sport ne provoque que rarement une situation d’exclusion, qui relève plutôt de la structure sociale elle-même, il peut parfois y contribuer.

Dans son ouvrage « Key Concepts in Sociology, » Kenneth Roberts professeur de sociologie à l’université de Liverpool (Grande Bretagne) définit l’exclusion sociale comme « la manière dont les gens sont typiquement exclus en fonction de plusieurs facteurs, combinant niveau de richesse, revenu, emploi, niveau d’éducation et de représentation politique, et soutien social et émotionnel ». Selon lui, les principaux groupes à risque sont les suivants :

  • - Les jeunes et les personnes âgées ;
  • - Les familles à faible revenu : c’est dans les milieux sociaux les moins favorisés que les jeunes font le moins de sport, le phénomène étant particulièrement marqué chez les filles ;
  1. - Les minorités ethniques ;
  2. - Les personnes en situation de handicap ;
  3. - Les chômeurs de longue durée ;
  4. - Les personnes sans domicile fixe.

Le sport peut aggraver la fracture qui existe entre ces groupes dits « à risque » et le reste de la population. Par exemple, le golf ou l’équitation vont normalement de pair avec l’appartenance à des milieux dotés de capitaux économiques et culturels supérieurs à la moyenne.

Un autre risque d’exclusion est celui qui se rapporte au sport professionnel. Si celui-ci ouvre des portes, il peut aussi paradoxalement contribuer à l’exclusion des jeunes défavorisés.

En leur faisant miroiter monts et merveilles, notamment en raison de son intense médiatisation, le sport de haut niveau fabrique des idoles et crée un mythe du « salut social ».

Aujourd’hui donc le sport a une place importante au sein de notre société De fait, lorsqu’on évoque « l’intégration par le sport »il existe une large reconnaissance de la contribution positive du sport à l’intégration sociale. Il convient toutefois d’appréhender les évidences de manière critique car le sport peut tout aussi bien s’avérer être un cadre d’exclusion quand on considère les exemples cités ci-dessus.

Annie Girka
Un enfant en échec scolaire, mais performant en sport, peut se sentir valorisé
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