Après l’expulsion des Religieux de France en 1903, après la guerre 14-18 surtout, les Frères qui s’étaient expatriés en Espagne reprenaient envie et espoir d’un retour au pays.
Les Supérieurs conservaient des contacts de l’étranger en vue d’une réimplantation de collèges en France, implantation camouflée et tolérée puisque la loi d’expulsion de Combes n’était pas abrogée. C’est pour cela que les Frères restèrent alors en costume civil pour la plupart jusqu’en 1942, année où le Maréchal Pétain autorisait les Religieux à reprendre leur habit distinctif (cordon, croix, rabat blanc).
Et ce fut une heureuse surprise pour les élèves de retrouver, à la rentrée d’octobre, leurs professeurs ainsi costumés. Le rabat sera supprimé au Chapitre Général de 1958.
L’arrivée des premiers Frères à Toulouse
Les premiers Frères arrivent donc à Toulouse en 1920. Sur les instances pressantes des Curés, ils prendront en charge les écoles paroissiales de Saint-Nicolas, de la Dalbade, de St-Jérôme. En 1923, l’occasion d’acheter une maison d’école abandonnée par les Pères Jésuites nous est offerte.

Nous voilà implantés à la rue des Trente-Six Ponts où les Frères vont s’occuper des quelque 70 élèves et de la douzaine d’étudiants en Faculté hébergés dans la maison. Mais l’intention des Supérieurs est de réaliser à Toulouse un collège secondaire. Tout est à faire. Cependant dès 1930, l’Ecole présente au baccalauréat avec succès (9 sur 11), ses premiers élèves, et « Montalembert » est reconnue officiellement parmi les Ecoles Secondaires de la ville.
Depuis 1930, une incessante progression a été soutenue quant aux constructions scolaires, quant au nombre des élèves. Au numéro 16 d’origine se sont ajoutés, dans l’ordre d’acquisition, les numéro 12, 14, 10, 22, 8, 18, formant sur la rue une façade de 100 mètres, Acheter, abattre, reconstruire : voilà de quoi occuper plusieurs générations de Supérieurs et d’Economes.
Chaque décennie voit se dresser un nouvel immeuble
En effet, chaque décennie voit se dresser un nouvel immeuble : un bâtiment intérieur de 60 m. parallèle à la rue, en 1938-39 ; un deuxième, intérieur toujours et perpendiculaire au précédent en 1949-50 ; un troisième bâtiment en façade (à poursuivre) avec un laboratoire « type officiel » pour les expériences scientifiques et une salle de gymnastique.
Le bon esprit de tous, professeurs et élèves, a toujours permis de fonctionner sans trop de gêne dans des secteurs provisoires plus ou moins confortables. Notre maison de campagne, à la périphérie de Toulouse, a été transformée en dortoirs à chaque étape de la construction. La « Villa Champagnat » se trouve actuellement prise dans le quartier de la nouvelle Faculté des Sciences et le projet d’installation d’une Ecole Supérieure d’Aéronautique est venu l’amputer, par expropriation, du tiers de sa superficie. Longtemps on avait caressé le projet d’y transporter « Montalembert »…
Elle reste malgré tout un précieux pied-à-terre.

Parallèlement à ces réalisations a augmenté le nombre des élèves : 200 dans les classes primaires et près de 500 dans les classes secondaires. Les classes correspondant aux sections classiques et modernes ont été progressivement dédoublées. Nous avons pu également, cette année, offrir aux grands élèves les trois options en classes terminales : Math-Elém., Philosophie et Sciences Expérimentales.
L’école passe un contrat
d’association avec l’Etat
Les structures déjà bien établies pour répondre aux exigences de la Loi Debré de 1959, l’Ecole passait un contrat d’Association avec l’Etat d’abord pour le Secondaire en 1960, ensuite pour le Primaire en 1962. S il reste encore du « pain sur la planche », la petite école de la rue des Trente-Six Ponts n’en est pas moins devenue aujourd’hui l’un des grands collèges de la ville. Sa notoriété à Toulouse et dans la région n’est que la résultante d’un constant effort de dévouement et de collaboration pour une meilleure éducation chrétienne, humaine et intellectuelle dans des locaux toujours mieux adaptés aux exigences modernes.
L’assemblée des Anciens Elèves : une excellente
journée d’amitié et de gratitude
L’Assemblée annuelle des Anciens Elèves, le dimanche 28 novembre, leur a permis de goûter, une fois de plus, la joie de la rencontre et d’évoquer les souvenirs de jeunesse dans un contexte qu’ils voient s’améliorer d’année en année. Après une REUNION de TRAVAIL fraternelle et animée, ils se retrouvaient à la chapelle dans une communion de foi et d’intentions autour de l’autel. Au banquet traditionnel ne manquaient ni l’entrain ni les toasts ! Une après-midi dansante avec attractions et prestidigitation retenait ensuite un groupe de Jeunes Anciens que femme ou fiancée était venue rejoindre.
Excellente journée de l’amitié et de la gratitude !
(Publié dans « Voyages et Missions » n°88, janvier 1966