Carnet de voyage

En visite « chez nos frères du dessous »

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C’est le titre d’une relation de voyage, d’un auteur américain [1]. Je me permets de le parodier pour parler de ces Frères maristes qui vivent aux antipodes et que j’ai eu le bonheur de rencontrer là-bas, l’hiver dernier. Dans l’hémisphère sud c’était l’été, évidemment.

[marron]En Australie…[/marron]


J’ai séjourné quelques semaines en Australie et profité de cette occasion pour visiter l’un des collèges maristes de Sydney, le collège Saint-Joseph. J’y ai été très cordialement reçu par Mr Ross Tarlinton, actuel directeur du Collège.

Le collège Saint-Joseph, à Sydney


Je ne vous parlerai pas de ces bâtiments imposants, des salles de bibliothèque et d’informatique, de ce large couloir où sont accrochés aux murs les portraits peints des célébrités issues du collège, l’actuel archevêque de Sydney, le Cardinal Pell, entre autres, des terrains de sport, de la rade privée où les collégiens s’entraînent à l’aviron, comme à Oxford ou Cambridge. Non, ce qui m’a le plus frappé, c’est l’attachement aux sources maristes et à une tradition qui n’empêche pas de coller au présent et d’être tourné vers l’avenir.
C’est avec émotion que l’on s’arrête devant la vitrine où sont exposés souvenirs et reliques de Marcellin Champagnat. Et je ne cache pas une certaine fierté en regardant, dans la salle des professeurs, la série des portraits des directeurs successifs de l’établissement, depuis sa fondation en 1878. Dans ses Annales, le Frère Avit nous apprend que trois premiers Frères arrivèrent à Sydney en 1872. Le collège Saint-Joseph d’Hunter’s Hill est fondé en 1877 et son premier directeur est Frère Émilien Pontet, un homme de chez nous, dont le portrait vient en tête de la longue lignée des directeurs de Saint Joseph.

La salle de bibliothèque du collège Saint-Joseph

[marron]Et Nouvelle Calédonie.[/marron]


D’une semaine en Nouvelle-Calédonie, je garde le souvenir d’un accueil amical et très chaleureux des Frères de Païta. Tous sont originaires de France car, malheureusement, les Frères maristes n’ont pu faire souche là-bas.

Saint Léon, le quartier où se trouvait le pensionnat

Les établissements scolaires de Païta représentent un complexe important. Les Frères sont là depuis 1875. On y trouvait autrefois un pensionnat, un orphelinat, une école indigène, une maison de formation. Aujourd’hui c’est une école, un collège, un collège technique. Et là encore c’est l’histoire de cette présence mariste qui m’impressionne. Sur une vieille photo de 1894, je ne compte pas moins de 32 Frères posant autour du Supérieur général d’alors, Frère Théophane, en visite dans l’île.

Mais plus encore, c’est le « carré » des tombes des Frères, plus de cinquante, dans le cimetière de Païta qui laisse rêveur. Que de Frères maristes ont travaillé avec dévouement à étendre le royaume de Dieu dans ce pays. Et tous n’ont pas terminé leur vie en Calédonie ! Parmi ces tombes je relève le nom d’un Frère Bertrand né en 1801… à Valbenoîte. C’était encore l’époque où ce quartier n’était pas encore rattaché à la ville de St-Étienne…

Cette page vous laissera sur votre faim, chers amis lecteurs. Vous n’avez rien appris sur la présence des Frères du dessous, aujourd’hui, de leur dévouement au quotidien, de leur vie au jour le jour. Mes visites m’ont fait replonger dans un passé que j’ignorais, et qui me parle.

Ce sont ces impressions-là, toute personnelles, que j’ai voulu vous partager, tout simplement.

Bernard FAURIE
(paru dans Présence Mariste N° 265, octobre 2010) [/bleu]

[1William « Bill » McCuire Bryson

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