« Viens et vois »

Les impressions d’une visite de plusieurs communautés maristes au Canada

D’un rêve à sa réalisation…

Les visiteurs de l’Hermitage se souviennent sans doute de [fond jaune]l’Historial, sorte de Musée Grévin[/fond jaune], consacré à l’œuvre des Frères Maristes dispersés dans le monde. [fond jaune]De cet Historial, qui a fait les frais de la reconstruction du nouvel Hermitage[/fond jaune], je garde le souvenir assez précis d’un vaste paysage de neige où des enfants se livraient à une partie de hockey sur glace, sous l’œil attentif d’un Frère planté là, sur le côté. Et c’était, vous l’avez deviné, pour évoquer la présence des Frères au Canada. Ils y sont toujours, depuis 1885, l’année où six Frères Maristes, venant précisément de l’Hermitage, ont débarqué au Québec, se sont installés à Iberville où ils ont fondé une école. Et ils comptaient bien faire souche : ils ont aussi fondé un noviciat.

Tous ensemble pour fêter Noël

Cette scène me faisait rêver. Elle est restée gravée dans ma mémoire alors que toutes les autres, plus hautes pourtant en couleur (évidemment !) se sont estompées. Allez savoir pourquoi. Peut-être parce qu’entre Français et Québécois il y a tout une histoire et de fortes affinités. Nous sommes, quelque part, de la même famille. Et dans ce Québec qui fut la Nouvelle France on garde le souvenir de certains pionniers illustres, d’un Louis de Frontenac, filleul de Louis XIII, dont le château domine toujours la ville de Québec, d’un Jean Talon, originaire de notre Champagne, auquel on a consacré, à Montréal… une station de métro.

Tout cela pour dire que, au Québec, on est comme à la maison. J’en ai fait l’expérience en ce début d’année 2011, où il m’a été donné de fouler le sol québécois et d’y voir à l’œuvre les Frères Maristes de Montréal et de Québec. Quel merveilleux souvenir de l’accueil chaleureux des Frères de ces communautés ! Comme en France, ils sont de moins en moins nombreux et ils prennent de l’âge. Mais quel dynamisme et quel esprit d’entreprise ! Et ils savent, prenant en compte les réalités du moment, ouvrir des pistes nouvelles. En témoigne la communauté de Willowdale, à Montréal. Willowdale, l’allée des saules… le nom fait lui aussi rêver.

Une initiative riche de promesses

La maison est implantée dans un quartier qui ne manque pas de charme, même en hiver sous la neige, avec ses maisons de style un tantinet british. Située à deux pas de l’université de Montréal, elle est parfaitement placée pour finaliser le projet original qui a été pensé. Le maître d’œuvre en est Frère Réal. Il décrit ainsi l’expérience originale, concrètement réalisée depuis la rentrée universitaire de 2010 : les candidats et candidates à cette expérience sont invités à prendre leurs repas ensemble. Une fois par semaine, ce repas est suivi d’un temps de convivialité, de partage et de prière. Chaque soir, ils peuvent participer, s’ils le désirent, à un temps de prière communautaire à l’oratoire.
Les étudiants et étudiantes animent, tour à tour, cette rencontre. Tous prennent en charge les petites tâches habituelles dans une maison. Enfin chacun bénéficie d’un accompagnement spirituel, individuel, offert par chacun des trois Frères de la communauté.

J’ai donc partagé cette forme de vie commune, un temps trop court, mais je l’ai partagé pleinement. Et cela a commencé par un long entretien avec Frère Réal pour faire connaissance et satisfaire toute ma curiosité.

J’ai apprécié les échanges fraternels au cours des repas, soigneusement préparés par une cuisinière attentive, échanges parfois prolongés, avec Frère Richard, le théologien, avec qui, dit-on, on ne peut que « penser positif » et Pierre, le baryton, chanteur à l’Opéra de Montréal.

La communauté actuelle de Willowdale

Je me suis joint aux temps de prière, à l’oratoire, animés par Khoï, réalisateur d’émissions religieuses à la radio et qui assure quotidiennement la transmission de la messe depuis la crypte du fameux Oratoire Saint-Joseph où se perpétue le souvenir du saint frère André, et Pierre à la guitare.

J’aurais aimé m’entretenir plus longuement avec Maxime et Marc-André, l’un et l’autre étudiants en musique, le premier percussionniste, le second violoncelliste, avec Consuelo et Adeline toutes deux étudiantes en Polytechnique et Cristina, riche d’une précédente expérience d’insertion et de solidarité au Mexique.

Je n’ai qu’entre-aperçu Frère Gaston, souvent en déplacement. Mais tous sont évidemment bien occupés et mon séjour trop bref. Mais n’est-ce pas une bonne raison pour refaire le voyage ?

Car, vraiment, j’ai été séduit par cette communauté chaleureuse et dynamique. Et cet article est pour moi la meilleure façon de les remercier tous pour leur accueil amical. J’aimerais encore parler des communautés de Québec, de Château-Richer et de Saint-Jean-sur-Richelieu. Décidément, il faut que je refasse le voyage.


Bernard FAURIE
Paru dans Présence Mariste N° 268, juillet 2011

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