PM 279

Parler pour ne rien dire !

Un peu d’humour pour conclure ce dossier… (Publié dans « Présence Mariste » n°279, avril 2014)

Mesdames et messieurs …
Je vous signale tout de suite que je vais parler pour ne rien dire.
Oh ! je sais ! Vous pensez : « S’il n’a rien à dire … il ferait mieux de se taire ! »
Évidemment ! Mais c’est trop facile ! … c’est trop facile !
Vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n’ont rien à dire et qui le gardent pour eux ?

Raymond Devos

Eh bien non ! Mesdames et messieurs, moi, lorsque je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache !
Je veux en faire profiter les autres !
Et si, vous-mêmes, mesdames et messieurs, vous n’avez à rien dire, eh bien, on en parle, on en discute !
Je ne suis pas ennemi du colloque.

Mais, me direz-vous, si on en parle pour ne rien dire, de quoi allons-nous parler ?
Eh bien, de rien ! De rien !
Car rien … ce n’est pas rien.
La preuve c’est qu’on peut le soustraire.
Exemple : Rien moins rien = moins que rien !
Si l’on peut trouver moins que rien c’est que rien vaut déjà quelque chose !
On peut acheter quelque chose avec rien !
En le multipliant Une fois rien … c’est rien
Deux fois rien … c’est pas beaucoup !
Mais trois fois rien ! … Pour trois fois rien on peut déjà acheter quelque chose ! … Et pour pas cher !
Maintenant si vous multipliez trois fois rien par trois fois rien :
Rien multiplié par rien = rien.
Trois multiplié par trois = neuf.
Cela fait rien de neuf !
Oui … ce n’est pas la peine d’en parler !

Bon ! Parlons d’autres choses ! Parlons de la situation, tenez ! Sans préciser laquelle !
Si vous le permettez, je vais faire brièvement l’historique de la situation, quelle qu’elle soit !
Il y a quelques mois, souvenez-vous la situation pour n’être pas pire que celle d’aujourd’hui n’en n’était pas meilleure non plus !
Déjà nous allions vers la catastrophe nous le savions …

Nous en étions conscients !
Car il ne faudrait pas croire que les responsables d’hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d’aujourd’hui !
Oui la catastrophe, nous le pensions, était pour demain !
C’est-à-dire qu’en fait elle devait être pour aujourd’hui !
Si mes calculs sont justes !
Or, que voyons-nous aujourd’hui ?
Qu’elle est toujours pour demain !

Alors je vous pose la question, mesdames et messieurs :
Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nous l’éviterons ?

D’ailleurs je vous signale entre parenthèses que si le gouvernement actuel n’est pas capable d’assurer la catastrophe, il est possible que l’opposition s’en empare !

Raymond Devos
(Publié dans « Présence Mariste » n°279, avril 2014)

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