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Le Bénévole : « activus benevolus »

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Cette espèce menacée, non protégée par la loi ni, souvent, par les assurances, est tout de même une espèce utile qui n’est généralement reconnue qu’après son passage ou son absence définitive. (Présence Mariste n°293, octobre 2017)

L’ « Activus benevolus » est un mammifère bipède rencontré surtout dans les associations ; il peut s’y réunir avec ses congénères suite à un signal caractéristique appelé « convocation ».

Les bénévoles vivent aussi en petits groupes, dans divers endroits, et ils se retrouvent, quelquefois tard le soir, en toutes saisons, discutant ferme sur la meilleure façon d’animer une manifestation ou de faire des recettes supplémentaires pour boucler un budget non subventionné.

Le bénévole utilise beaucoup le téléphone et la messagerie par Internet : ça lui coûte du temps et de l’argent ; mais c’est encore le moyen le plus sûr, le plus direct, pour appeler à l’action et résoudre différents problèmes au plus vite. Répondant présent sur tous les fronts, le bénévole fait preuve, sur le terrain, de compétences étendues et insoupçonnées, même de lui-même.

Super bénévole

Pour cela, le bénévole est éminemment suspecté de rechercher un intérêt quelconque ou de tenter d’obtenir quelque pouvoir obscur. Il n’est guère prisé par ceux pour qui toute activité doit être tarifée ou susceptible d’apporter un avantage en retour.

Cette espèce menacée, non protégée par la loi ni souvent par les assurances, est tout de même une espèce utile qui n’est généralement reconnue qu’après son passage ou son absence définitive. Et « l’Activus benevolus » est loin de devenir « une espèce en voie de disparition ». N’a-t-il plus le vent en poupe ? Certes non ; il reste une espèce bien vivante !

Les bénévoles occasionnels surgissent de partout après les désastres, tempêtes, marées noires, inondations, et autres catastrophes naturelles qui appellent à une aide gratuite, rapide et sans limite d’efforts et de temps.

Smicards, sans emplois, retraités, ou actifs prenant sur leurs loisirs après leurs heures de travail, on les a vus porter généreusement secours à la nature défigurée, aux naufragés de la vie.

Dans les écoles, les paroisses, les aumôneries, les associations, ils deviennent vite indispensables pour mettre en œuvre des activités et des services appréciés de tous…

Reste à entretenir et réveiller au quotidien cette braise enfouie sous la cendre de l’incompréhension, de la critique, de l’ignorance, de l’oubli… Le bénévole ne doit jamais attendre des remerciements ni de la reconnaissance. Il donne son temps LIBREMENT et GRATUITEMENT.

René Lyonnet
(Sur des propos recueillis çà et là et notre vécu personnel)
(Publié dans « Présence Mariste » n°293, octobre 2017)
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