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Que trouver en librairie ?

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Pour mieux connaître la place de la philo en librairie, Présence Mariste est allé rencontrer M. Jean Christophe DEMARIAUX, responsable de la librairie diocésaine Culture et Foi à Saint Etienne. (Publié dans « Présence Mariste » n°280, juillet 2014)

Marie-Françoise Poughon

Quels sont les ouvrages que vous vendez le plus actuellement dans un large secteur relatif à la philosophie ou aux sciences de l’homme ?

Si la philosophie appartient aux sciences de l’homme, je veux toutefois distinguer ici, les livres de sciences humaines des livres de philosophie à proprement parler. Au sein de la première rubrique, on doit mentionner deux thèmes récurrents, à savoir le « développement personnel » et « la prise de conscience de l’environnement ». Sur le développement personnel, les auteurs les plus demandés sont les suivants ; Père Anselm Grün, même si les ventes commencent à se tasser un peu depuis un an, et Yves Boulvin, Simone Pacot, tous auteurs chrétiens.

Concernant la philosophie, les ventes sont peu représentatives.

Les auteurs chrétiens (Ricœur, Marion) sont peu représentés, certes ils sont souvent difficiles et nécessitent une solide formation pour les aborder : une exception malgré tout avec Rémi Brague. Parmi les auteurs les plus vendus ici à Culture et Foi, il y a Jean Claude Guillebaud, même s’il n’est pas philosophe à proprement parler mais plutôt essayiste, Roger-Pol Droit, Luc Ferry Jean-Marie Pelt et Hubert Reeves, plutôt scientifiques, mais aussi, Fréderic Lenoir avec son livre récent consacré au bonheur, et en ventes régulières : Alexandre Jollien. On vend aussi des livres traitant de questions d’éthique comme le début et la fin de vie, en particulier. Récemment les livres en rapport avec l’euthanasie de Marie-Jo Thiel, Jacques Ricot se sont bien vendus.

Intérieur d’une librairie Culture et Foi
Photo Marie-Françoise Poughon

Pourquoi cela à votre avis ?

Toutes ces ventes correspondent certainement à des questionnements qui ne sont pas suffisamment pris en compte par les institutions religieuses, ou plutôt dont le traitement est trop « tranché » par Église ou les Églises en général, en particulier pour les sujets de fin de vie ou de diagnostics prénataux.

Qui est le public qui fréquente votre librairie et s’intéresse à ces sujets ?

C’est un public cultivé qui suit les débats de société, des enseignants surtout retraités, des personnes lisant les quotidiens nationaux.

Et vous qui conseillez les lecteurs, qu’en pensez-vous, quelles tendances de notre société et de notre monde cela peut-il révéler ?

Depuis presque quinze ans que je m’occupe de Culture et Foi, je constate que les ventes d’ouvrages de sciences humaines se portent bien, en proportion presque plus que les ouvrages de littérature. Il me semble que c’est en partie parce que le public veut comprendre en profondeur les implications philosophiques de certaines questions existentielles voire métaphysiques, ne se contentant plus des informations relayées par les institutions religieuses. Cela indique sans doute, la perte d’emprise des religions sur les consciences qui veulent avoir des réponses plus rationnelles. En somme, c’est l’éternel combat entre la foi et la raison !

Propos recueillis par Marie-Françoise POUGHON
(Publié dans « Présence Mariste » n°280, juillet 2014)

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