Marie dans la « Règle de vie » des Frères

Marie est le modèle de l’écoute et de la réponse. Etre Frère Mariste, c’est prolonger l’écoute et la réponse de Marie.

Dans le sillage du Concile Vatican II, les Frères se sont donnés en 1985 de nouvelles Constitutions, c’est-à-dire leur livre de vie. En choisissant deux passages de ce texte, essayons de voir comment se dessine pour eux le visage de Marie et exprimons librement une manière parmi d’autres de comprendre cet écrit.

L’article 18 des Constitutions stipule que
« Marie est le modèle de notre consécration. A l’Annonciation, elle accueille dans la foi la parole du Seigneur ; elle s’abandonne avec joie et amour à l’action de l’Esprit-Saint. »

Amis lecteurs, votre connaissance de l’Evangile, vous fait comprendre l’allusion du texte : Marie écoute la parole de l’ange Gabriel, messager de Dieu :
« Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera appelé Fils du Très-Haut. »

(Evangile de St Luc, chapitre 1er).

Comme Marie n’est que fiancée et n’a pas de relations conjugales, elle demande :
« Comment cela sera-t-il ? » L’ange lui répond : « L’Esprit Saint viendra sur toi. »

Et Marie finit par répondre :
« Qu’il m’advienne selon ta parole. »

Frère Jean-Louis : vivre la proximité avec les jeunes

D’une part, Marie écoute sans nécessairement tout comprendre, car on est en plein mystère. Dieu veut réaliser son rêve : prendre un visage d’homme et pour cela il a besoin d’une maman.

D’autre part, Marie donne une réponse positive :
« Je suis la servante du Seigneur. »

Ainsi, Marie est le modèle de l’écoute et de la réponse. C’est ce qui se passe dans la vie de tout être humain fidèle à un appel intérieur. Etre Frère Mariste, c’est prolonger l’écoute et la réponse de Marie.

Personnellement, j’ai été amené à dire - d’une manière plus ou moins adroite - à des musulmans et à des gens du voyage, ce qui constituait mon identité de Frère. Je leur ai dit :
« Je me suis senti appelé par Dieu à lui consacrer ma vie dans le célibat. »
Ils m’ont écouté ; ont-ils compris ? Jésus lui-même a dit un jour à ses apôtres que tous ne comprennent pas le célibat pour le Royaume de Dieu.

J’apprécie beaucoup l’article 30 qui dit :
« Marie est proche des petites gens de Nazareth. »

Joseph le charpentier et Marie son épouse n’ont pas à se préoccuper de « l’impôt sur la fortune » qui fait tant de remous dans notre société française ! A Nazareth, un logement modeste en terre battue, un métier sans doute noble, mais qui n’est pas lucratif comme la profession de percepteur d’impôts ; pas non plus de compte en banque.

Pour des Frères aujourd’hui, vivre la pauvreté à laquelle ils se sont engagés, ce n’est pas viser une performance vertueuse ; c’est vivre plus ou moins la condition de gens qui gagnent leur pain parfois avec peine. Cette question mériterait une réponse plus approfondie.

Vivre l’esprit de pauvreté, c’est être perméable à la situation des gens qui galèrent. Je rencontrais tout récemment une maman qui a plein problèmes familiaux. Et elle me disait :
« Je me lève à quatre heures du matin pour aller faire le ménage dans des entreprises. »

Puis-je oublier cela ?

Les Frères qui ont décidé de vivre à la manière de Marie sont invités à vivre comme elle la proximité des petites gens. C’est d’ailleurs l’attitude indispensable s’ils veulent être crédibles.

Frère Marcel SOUTRENON

(Publié dans « Présence Mariste » n°246, janvier 2006)

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