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Annoncer l’Évangile dans la joie

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« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus ». François nous invite à aller évangéliser avec notre cœur, et aussi à partir du cœur de l’Évangile. (Publié dans Présence Mariste n°284, juillet 2015)

La joie de l’Évangile, parue en novembre 2013, est le premier grand texte du pape François. C’est une exhortation apostolique riche et foisonnante. C’est un peu le « programme » du pape François pour l’Église : « Je désire m’adresser aux fidèles chrétiens, pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Église dans les prochaines années » (n° 1). Parler de la mission, c’est parler de la mission du baptisé à la suite de Jésus, c’est parler de la mission de l’Église, peuple des croyants, envoyé dans ce monde.
F. Maurice Goutagny
Joie de l’Évangile, joie de l’évangélisation

"La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus… Avec Jésus-Christ la joie naît et renaît toujours (n° 1).
Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur (n° 3).
Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de carême sans Pâques. Cependant, je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. Elle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout… Peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis (n° 6).
La première motivation pour évangéliser est l’amour de Jésus que nous avons reçu, l’expérience d’être sauvés par lui qui nous pousse à l’aimer toujours plus. Mais, quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l’être aimé, de le montrer, de le faire connaître ?"
(n° 264).

Année Montagne

François nous invite à aller évangéliser avec notre cœur, et aussi à partir du cœur de l’Évangile. Pouvoir dire et oser dire : « Jésus-Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer. »

Porter l’Évangile c’est redire l’importance de la vie, de l’amour, de la vérité.

Les pauvres, premiers destinataires de l’Évangile

François nous rappelle le fond de la mission de Jésus : porter la bonne nouvelle aux pauvres. Des pauvres, il y en aura toujours parmi vous ! Autour de vous, que voyez-vous ? Les pauvres sont évangélisés, les boiteux marchent, les aveugles voient…
« Je peux dire que les joies les plus belles et les plus spontanées que j’ai vues au cours de ma vie sont celles de personnes très pauvres qui ont peu de choses auxquelles s’accrocher »
(n° 7).

Nous faisons cette expérience d’être rejoints et évangélisés par les plus pauvres, ceux qui sont rejetés dans notre société, ceux qui sont mis de côté !

Si l’Église entière assume ce dynamisme missionnaire, elle doit parvenir à tous, sans exception. Mais qui devrait-elle privilégier ?…
"Aujourd’hui et toujours, les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Évangile”
(n° 48).
Les pauvres ont une place de choix dans le cœur de Dieu, au point que lui-même « s’est fait pauvre » (2 Co 8, 9) (n° 197). Cette préférence divine a des conséquences dans la vie de foi de tous les chrétiens… Pour cette raison, je désire une Église pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner"
(n° 198).

Le pape François nous convie à cette « sortie » missionnaire.

"Dans la Parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme de "la sortie" que Dieu veut provoquer chez les croyants. Abraham accepta l’appel à partir vers une terre nouvelle. Moïse écouta l’appel de Dieu : “Va, je t’envoie” et fit sortir le peuple vers la terre promise…Aujourd’hui, tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de son confort et avoir le courage de rejoindre les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile" (n° 20).

L’Église, un peuple de « disciples en mission »

« Ce salut, que Dieu réalise et que l’Église annonce joyeusement, est destiné à tous, et Dieu a donné naissance à un chemin pour s’unir à chacun des êtres humains de tous les temps. Il a choisi de les convoquer comme peuple et non pas comme des êtres isolés. Personne ne se sauve tout seul, c’est-à-dire, ni comme individu isolé ni par ses propres forces… Ce peuple que Dieu s’est choisi et a convoqué est l’Église » (n° 113).

« Être Église c’est être Peuple de Dieu, en accord avec le grand projet d’amour du Père. Cela appelle à être le ferment de Dieu au sein de l’humanité (n° 114). Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus-Christ ; nous ne disons plus que nous sommes »disciples« et »missionnaires« , mais nous sommes »disciples en mission" (n° 120).

Panneau détail

Le chrétien réalise sa mission en entrant en dialogue avec la société. Dialogue avec les états, les cultures, les sciences. L’Église n’oublie pas le dialogue avec les autres croyants. Les chrétiens croient que l’évangélisation est un chemin de croissance pour l’humanité.

« La vie n’est pas la même sans le Christ, alors ce que tu as découvert, ce qui t’aide à vivre et te donne une espérance, c’est cela que tu dois communiquer aux autres. Notre imperfection ne doit pas être une excuse ; la mission est un stimulant pour ne pas s’installer dans la médiocrité et pour continuer à grandir » (n° 121).

"C’est seulement à partir d’une écoute respectueuse et capable de compatir qu’on peut trouver les chemins pour une croissance authentique, qu’on peut réveiller le désir de l’idéal chrétien, l’impatience de répondre pleinement à l’amour de Dieu et la soif de développer le meilleur de ce que Dieu a semé dans sa propre vie. Toujours cependant avec la patience (n° 171). …
Fidèle au modèle du maître, il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur"
(n° 23).

F. Maurice GOUTAGNY
(Publié dans « Présence Mariste » n°284, juillet 2015)

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